Non contents de tendre des pièges traditionnels, les chasseurs des temps modernes redoublent de stratagèmes pour attraper le plus grand nombre d’oiseaux.
Les pièges métalliques vendus dans le commerce ou ceux confectionnés avec du fil et un bout de bois, ne semblent pas les satisfaire, en ce sens que leur efficacité demeure faible. Pour remplir leurs gibecières, les braconniers ne trouvent pas mieux que de se mettre à la chasse au filet. Vendus dans les magasins de matériel de chasse, les filets sont d’une efficacité redoutable. Tendu d’un arbre à l’autre sur une distance d’une vingtaine de mètres, le filet permet de piéger tout oiseau qui vient à passer. Pris dans les mailles, le volatile n’a plus qu’à attendre qu’on vienne le ramasser. Les grosses pièces en nombre important, une vingtaine parfois, nous confie un braconnier, sont immédiatement égorgées et mises dans le sac. Quant aux petits oiseaux à l’image du rouge-gorge, ils sont retirés sans ménagement du filet et jetés en pâture aux autres animaux. Avec une patte brisée pour certains ou une aile abîmée pour d’autres, ceux-là n’ont aucune chance de survie. À la fin de la saison, ce sont des centaines d’oiseaux que ces destructeurs de la nature font disparaître. Ce n’est pas un hasard si le nombre d’oiseaux qui hantent les champs diminue d’année en année. Une ou deux heures passées dans les champs à observer leur mouvement nous édifient sur certaines espèces, jadis abondantes, et maintenant réduites à quelques sujets. Le merle (gros oiseau de couleur noire et à bec jaune) n’est plus ce volatile qui vient chercher sa pitance jusque dans les maisons. Il faut aller dans les bois pour le voir. Les associations de défense de l’environnement ne devraient pas limiter leurs actions au ramassage des ordures et au nettoyage des rues. Ils devraient, tout comme les villages qui participent au concours «Aissat Rabah», inclure dans leur programme la défense et le développement de la faune et de la flore locale. Les régions de la Kabylie ne sont pas belles avec seulement l’air pur et la neige des montagnes. Tout ce qui les entoure concourt à leur donner ce charme dont on est si jaloux. Si un seul élément venait à manquer, il entrainerait un déséquilibre écologique.
A.O.T.

