S. Ait Hamouda
Le renouveau peut surgir du néant et essaimer par delà les zones arables, voire les champs où rien ne pousse. Il est des graines qui imposent la fertilité là où tout est stérile, là où tout est désolation, désert et paysage lunaire. Qu’à cela ne tienne, mais c’est quoi le renouveau ? C’est une chose originale, sortie ex-nihilo, un objet non-identifié mais non moins palpable. Il vient tout droit de l’abstraction et du réalisme, de l’irréel et du surréel, du vrai et du faux mais sa quintessence il l’a tire de l’homme tout simple. Cependant, ce renouveau tout le monde en parle, sans en connaitre les tenants et les aboutissants. Bien entendu si on connaissait de quoi il est fait, ce ne serait plus du renouveau, mais du nouveau. Tout bien pensé, il y a des gens qui appréhendent ces choses-là parce qu’ils n’y connaissent que dalle, parce que, aussi, comme toute chose nouvelle, elle leur fait peur. Mais peur de quoi ? Que la montagne accouche d’une souris. Et quoi encore ? Que la terre se renferme sur elle-même et qu’on se retrouve à égrener le passif ineffable et l’actif de nos déboires. Ne pas se tromper ce faisant, en bricolant, toutes affaires cessantes, un renouveau avec moins de nouveauté contemporaine, immédiate est, du temps où nous sommes, en train de faire semblant d’exister. Nonobstant les tempêtes, les ouragans et autres meurtrissures qui accablent les pauvres hères que nous sommes, nous continuerons à y croire au renouveau sorti de la nuit du temps et remis au goût du jour par des lucifériens inadaptés à l’ère de la conquête de l’espace. Ces imams des temps passés qui nous reviennent encore plus enfoncés dans la nuit des temps, pour nous apprendre l’alpha et l’oméga de la création et, partant, nous envoyer paitre dans les plaines asséchées de l’inénarrable désert qu’ils ont inventé. N’est-ce pas que l’oraison peut contenir aussi du renouveau mais là ça dépend de quel côté de la barrière…
S. A. H.