«Subvenir aux besoins en protégeant l’environnement»

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À l’initiative de la faculté des sciences de la nature et de la vie de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira, un séminaire international traitant des enjeux du développement de l’agriculture et de la préservation de l’environnement, s’est déroulé, avant-hier.

C’était au niveau de l’auditorium de l’université. D’une durée de deux jours, plusieurs thèmes ont été au programme et animés par des enseignants et des spécialistes agricoles, venus de plusieurs wilayas du pays, mais aussi de Tunisie, du Maroc et d’Italie. Pour le Professeur Tafer Mourad, président du séminaire, il s’agit d’amorcer un débat sur la problématique de développement de l’agriculture au tiers monde, et en Algérie notamment. L’intervenant mettra en exergue une étude comparative entre les efforts de développement agricole en Europe, ainsi que les efforts consentis en Algérie. Le Professeur ajoutera que l’effort consenti pour subvenir aux besoins alimentaires des populations en Europe, prend en considération l’impact des nouvelles technologies et méthodes sur l’environnement, et ce, dans l’objectif de la préservation de l’environnement : «En Europe et dans d’autres pays développés, les chercheurs au même titre que les spécialistes agricoles, prennent en considération les deux aspects de la préservation des surfaces agricoles, ainsi que la satisfaction des besoins des populations, contrairement aux pays du tiers monde, où les efforts de développement de l’agriculture visent la simple survie des populations. La politique raisonnable adoptée par les pays développés donne régulièrement ses fruits et la production alimentaire excède déjà la demande. Si dans ces régions, le souci de protection de l’environnement est fortement affiché, en revanche, au niveau des autres régions du monde, cet enjeu est insuffisamment considéré», a déclaré l’intervenant, qui déplore dans le même sillage le manque d’engagement des gouvernements des pays sous-développés pour la recherche scientifique et le développement de l’agriculture au niveaux de leurs pays : «Les ressources affectées à la recherche, à la planification et à la mise en œuvre de stratégies y sont habituellement insuffisantes. Des efforts accrus doivent être consacrés à l’analyse du problème et à la définition de moyens permettant de maîtriser cet impact, des lacunes de connaissances subsistent, notamment, sur les relations causes-effets en matière d’atteintes à l’environnement». Ainsi et au cours des deux journées de ce colloque, les intervenants ont traité de plusieurs thématiques, dont le principal objectif fut d’établir des normes de développement biotechnique pour l’agriculture au tiers-monde, d’une manière générale, et en Algérie plus particulièrement. C’est dans cette optique que la première conférence fut animée lors de l’ouverture du séminaire, par le professeur Khodir Madani de l’université de Béjaïa, qui a retracé les étapes historiques du développement de la recherche scientifique en Algérie. D’autres interventions ont été aussi réservées aux méfaits des changements climatiques sur l’agriculture et les symbioses végétales en Afrique et aussi sur l’introduction de la «technologie verte» au service de l’agriculture et de l’élevage en Algérie. La conservation des forêts de la wilaya de Bouira a apporté aussi sa contribution, notamment par l’exposition de plusieurs études scientifiques traitant l’impact des changements de l’environnement sur la biodiversité en Algérie. À noter, enfin, que les participants à ce séminaire sont sortis à la fin de leurs activités avec un rapport de recommandations qui sera mis en exergue par la direction des services agricoles de la wilaya et la conservation des forêts.

Oussama Khitouche

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