La poudre d'intelligence revisitée

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La poudre d’intelligence, revisitée et traduite en tamazight par Amer Mezdad, a été jouée mardi dernier au théâtre régional Kateb Yacine à Tizi-Ouzou. Pour rappel, la pièce a été écrite en français en 1959, puis en arabe populaire. En effet, étant une œuvre du visionnaire Kateb Yacine, cette dernière a inspiré beaucoup de réalisateurs. D’ailleurs, elle est jouée même à l’étranger. Il est à rappeler aussi que Kateb Yacine a, lui-même, remis une copie en 1975 à Amer Mezdad pour la traduire en tamazight, mais ce n’est qu’en 2017 qu’elle fut jouée dans cette langue. «La poudre d’intelligence» est assimilée aux histoires mythiques de Djeha et, avec une ironie délicieuse, fait le portrait d’une société noyée dans l’avidité et l’espoir décrit comme un outil pour calmer le peuple et le dissuader d’espérer une vie meilleure. À l’entame de la pièce, un couple apparait, une scène où l’audience découvre pour la première fois l’un des personnages principaux, le mari Chaqlala, joué par Saad Saidi. Ce dernier est au chômage et ne fait que dormir pour noyer son malheur. C’est avec mille et une difficultés que sa femme Atika, rôle joué par Djeddis Meriem, le réveille pour aller faire les courses. Chaqlala est désemparé, mais reste fidèle à la pratique religieuse, lui donnant l’espoir qu’un jour sa vie sera meilleure. À la fin de la prière, à la mosquée, Chaqlala se rend compte que ses souliers ont été volés. Suite au vol de sa paire de chaussures, il se vengea alors sur le Sultan, rôle joué par Nadir Zekouane, et le marchand, par Nassim Mohedeb. Le scénographe a incorporé des sons musicaux pour rompre la monotonie et animer la pièce. Cette œuvre est la troisième du metteur en scène, Djamel Abdelli. En effet, après qu’il ait réalisé «Le cadavre encerclé» et «La voix des femmes» en français et en arabe populaire, «La poudre d’intelligence» est jouée, aujourd’hui, en tamazight, pour rendre hommage aux trois langues du peuple algérien.

M. A. Tadjer

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