Ruée vers le bois sec

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S'il y a une commune, où il n’y a pas encore eu de raccordement au gaz naturel, ce ne peut être que celle d’Aït Yahia Moussa.

En effet, si les opérations des réseaux de distribution dans les autres villages sont pratiquement toutes terminées, il n’en est pas de même pour cette commune. Le projet a déjà été entamé, mais est, aujourd’hui, à l’arrêt, et ce depuis près de trois ans pour diverses raisons, dont principalement celle qui consiste au changement d’itinéraire. Si certains ont les moyens de se permettre le fuel ou l’électricité, la majorité a recours au bois sec. «Normalement, la saison hivernale se prépare en été. Mais, comme vous le savez, nos maquis ont été ravagés par les flammes en juillet dernier, nous n’avons donc pas rempli nos hangars», regrette cet habitant d’Ath Rahmoune. Certains ont recours au chauffage électrique et d’autres préfèrent carrément acheter du bois. «Certes, c’est un peu cher, une remorque d’un tracteur est, en effet, à 7000 DA, mais comme nous achetons de l’eau en été, nous sommes aussi contraints d’acheter du bois en hiver. Des sacrifices que nous devons faire», nous répond un habitant de «Tafoughalt». Il ajoute aussi: «Comme j’ai un jour de repos par semaine, je ne peux pas me permettre le luxe d’aller chercher du bois mort. En revanche, ceux qui ont le temps, ils ont déjà rempli leurs huttes et ont préparé l’hiver avant même son arrivé. Il faut noter, par ailleurs, que le gaz en butane n’arrive pas en grande quantité dans les villages et au chef-lieu». «Nous attendons toujours le passage d’un éventuel distributeur. Là aussi, on ne peut pas se permettre d’utiliser le gaz butane, parce qu’il nous revient cher. Si vous consommez une bonbonne par semaine à 230 DA. Combien de bonbonnes vous faudra-t-il tout l’hiver?», s’interroge un habitant de la cité «Rabet». «Le commerçant du coin, qui habituellement vendait du gaz butane, est aujourd’hui fermé; nous sommes alors pénalisés. Il faut louer une camionnette, pour aller le chercher à la pompe à essence de Draâ El-Mizan. Parfois, il faudra même attendre toute la journée pour se faire servir. C’est vraiment un casse-tête, alors que ce problème ne se pose plus dans pratiquement tous les villages des communes limitrophes. Je vous citerai Aïn Zaouia, Frikat et Draâ El-Mizan. Seule notre commune est dépourvue de cette commodité», se lamente cet habitant de «Tafoughalt».

Amar Ouramdane

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