Ce qui se passe dans la circonscription des forêts de M’Chedallah, dont les compétences territoriales s’étendent sur deux daïras, à savoir M’Chedallah et Bechloul, est tout simplement intolérable. Ce sont des centaines d’hectares de forêts vierges qui sont massacrés par des énergumènes, sans foi ni loi, qui procèdent à des défrichements débridés et effrénés qui portent un coup fatal à l’environnement et à l’écosystème. L’exemple le plus édifiant est celui d’Adhrar Segane et Tassedart, à cheval entre les communes d’Ath Mansour et Ahnif, où des défricheurs font recours aux gros engins des travaux publics pour dénuder plus de 120 hectares de forêt. Une forêt composée en majorité de pins d’Alep centenaires, de genévriers en voie d’extinction et une large variété de buissons et sous bois. Pour rappel, plusieurs opérations «coup de poing», menées conjointement par les services des forêts et la gendarmerie nationale en 2016, se sont résulté par plus d’une centaine de procès verbaux (PV) dressés à l’encontre des contrevenants avec assignation en justice. Seulement, les défrichements ne se sont pas arrêtés pour autant, bien au contraire, ils redoublent d’intensité. Le même phénomène de défrichement tous azimuts est aussi enregistré au niveau des forêts d’Ath Leqsar, au nord de la daïra de Bechloul, et de la même envergure. Il convient de souligner qu’aucune commune de ces deux daïras n’est épargnée par ces délinquants qui font fi des lois de la République, notamment celle 84/12 qui fixe les pénalités à de légères amendes y compris pour les récidivistes et qui loin d’être dissuasives. Une loi que les forestiers qualifient de clémentes envers ces défricheurs qui se contentent de payer l’amende et continuer leur œuvre de destruction du tissu végétal qui se réduit comme une peau de chagrin. Le peu des surfaces forestières épargnées par les feux de forêts en série de ces dix dernières années disparaîtra dans un proche avenir sans une actualisation de cette loi et la prorogation de nouvelles lois plus répressives envers les récidivistes. Rappelons sur ce volet de la législation que la peine fixée pour un pyromane par le législateur colonial était d’une année et un jour (366 jours) de prison ferme et une forte amande. En attendant que le législateur se penche sur ce cas, les défrichements font boule de neige, notamment dans les communes fortement boisées, tel que Ath Mansour, Ahnif, Saharidj, Aghbalou, à un moindre degré Chorfa, dans la daïra de M’Chedallah et El Adjiba, Bechloul, Ath Leksar et Ath Rached, dans celle de Bechloul.
Oulaid S.
