Les glands arrivent sur les marchés

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Le gland est un fruit qui se récolte sans frais et gracieusement offert par dame nature dont l’arbre constitue environs 30 % du tissu forestier dans les régions de montagne de la wilaya de Bouira. Ayant atteint maturité depuis la deuxième semaine du mois de novembre, la récolte arrive au niveau des marchés et places publiques de la région de M’Chedallah. Le fruit est cédé à raison de 250 DA le kilo. Dans la ville de M’Chedallah, depuis quelques jours des montagnards se sont installés dans les différents coins de la ville et proposent des glands aux passants. Durant les week-ends, des adolescents issues de milieux modestes se mettent de la partie et proposent des glands à la vente, des fruits qu’ils ramassent dans les forêts de Saharidj. En fin de journée, ces garçons repartent avec une jolie recette. C’est un fruit très apprécié tant pour son goût, ses qualités nutritives que pour ses vertus thérapeutiques. Nos aïeuls ont toujours fait recours aux glands durant les périodes de famine pour survivre sachant que le gland moulu peut être mélangé à de la farine ou des céréales pour la préparation de galettes, de couscous et une gamme de friandises. Le gland est aussi très prisé par plusieurs espèces animales qui en raffolent. Dans les régions de montagne comme Saharidj et Aghbalou, les éleveurs d’ovins, bovins et caprins en font des provisions qu’ils engrangent en prévision des perturbations climatiques de l’hiver et s’en servent comme aliment de bétails non seulement nutritif mais aussi très efficace pour l’engraissement et pour permettre aussi aux bêtes de résister à toutes sortes de maladies de la saison. Les singes aussi en font des stocks dans leurs cavernes qu’ils utilisent durant les périodes de chutes de neige, les sangliers, porc-épic et plusieurs espèces d’oiseaux telles que les grives, étourneaux et les perdrix se nourrissent durant tout l’hiver de glands. Dans tous les villages de Kabylie, l’on trouve des chênes, la plupart centenaires, dans les parcelles de terrains agricoles de chaque famille sachant que plus l’arbre prend de l’âge plus la qualité et le gout du fruit s’améliore.

Le bois du chêne très utilisé

«Que dieu te donne la force et la résistance du chêne» telle est la bénédiction que donnent les personnes âgées à leurs progénitures ou toute autre personne qui leur rend service. Le bois du chêne est fort utilisé par nos aïeuls pour la confection de portes, poutres, planches, charrues, gaules, et les manches des haches, des pelles et pioches entre autres. Les artisans armuriers en font des crosses de fusils, c’est aussi un combustible irremplaçable utilisé tant pour le chauffage que dans les forges traditionnelles après que le bois ne soit transformé en charbon. Dans certaines communes de montagne de M’Chedallah, où le gaz de ville n’est pas encore raccordé, des foyers ont toujours recours au bois du chêne pour se chauffer. Il faut souligner, sur ce volet, que le bois du frêne sert à la fabrication d’ustensiles de cuisine tels les plats toutes dimensions, les louches et cuillères.

O. S.

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