Depuis quelques jours déjà, des SDF sont confrontés, chaque jour, à un froid glacial qui balaie la vallée de la Soummam.
Dés le petit matin, les travailleurs et les élèves s’agglutinent dans les différents arrêts de fourgons, pour rejoindre leurs lieux de travail ou d’études. Si ces derniers passent la nuit chez eux au chaud avec des repas chauds, il y a encore cette frange vulnérable de la société qui passe la nuit dehors en proie à un froid sibérien. Il s’agit des SDF, sans domiciles fixes, qui vivent dans les rues à la merci de tous les aléas de la nature. Dans cette région charnière de la wilaya de Béjaïa, ces personnes se comptent par dizaines et il y a parmi eux beaucoup de malades mentaux qui vivent dans des conditions inhumaines. Les SDF sont livrés à eux-mêmes sans aucune prise en charge ni même des repas chauds, afin de résister au froid givrant. En effet, pour se réchauffer la nuit, ils se rabattent sur des lieux désaffectés, généralement des locaux délaissés, pour y allumer un feu et dormir sous des couvertures crasseuses et moites à cause de l’humidité. À la tombée de la pluie, leur situation se complique davantage. «La situation des sans domiciles fixes, dans notre wilaya, est vraiment dramatique. Ils ne bénéficient malheureusement d’aucune prise en charge et se trouvent livrés à eux-mêmes. Il s’agit surtout des malades mentaux qui vivent dans des conditions déplorables. Aucun organisme ne leur vient au secours, ne serait-ce que par la distribution de repas chauds, pour qu’ils luttent contre l’hypothermie. Les nuits sont longues et glaciales, et je pense vraiment à ces êtres damnés que notre société a carrément oubliés et négligés. C’est bien navrant!», nous dit un habitant de la ville d’Akbou avec beaucoup d’amertume. Les actions de solidarité envers cette frange ne sont malheureusement pas recensées depuis l’arrivée du froid. Au rythme où vont les choses, il est fort à parier que ces SDF vont devoir passer toute une saison hivernale dans les mêmes conditions.
Syphax Y.