Le mausolée de Sidi Messaoud restauré !

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Un groupe de jeunes du village Tigrine, à 5 km de Boudjellil, a pris l'initiative de restaurer le mausolée de Sidi Messaoud.

Ce mausolée est situé dans un espace sauvage en pleine pineraie, à 10 kms du village «Tigrine». À la croisée de deux petits affluents, ce lieu est bâti sur une butte. Munis de matériaux de construction, les jeunes volontaires ont refait la toiture et tapissé les murs avec une nouvelle couche de ciment. La dernière phase a été de peindre ce lieu de recueillement, déserté il ya plus de 20 ans à cause du terrorisme. «Je tiens à féliciter ces jeunes pour leur action de restauration de «lemkam n Sidi Messaoud». En effet, ce lieu avait vraiment besoin de ces travaux, d’autant plus qu’il menaçait ruine, lui qui date de plusieurs siècles et constitue la mémoire collective de notre village», nous dit un habitant. Sidi Messaoud, raconte-on, «vint vers le 18ème siècle dans ce village, en provenance de la localité d’Ahnif à Bouira». Selon ce qui est raconté à son sujet, Sidi Messaoud était un homme pieux, qui s’isolait pour adorer dieu. Ce saint était consulté par la population, notamment pour résoudre des conflits. Avant sa mort, Sidi Messaoud, dit-on, a souhaité qu’il soit enterré dans un endroit, inspirant la peur. En effet, son vœu fut exaucé après sa mort. Cet homme est devenu le saint tutélaire de ce village, un lieu où des offrandes (waâda) sont souvent organisées en son honneur. Les sages du village racontent qu’à chaque fois que la sécheresse perdurait dans le temps, les villageois descendaient vers ce mausolée, pour prier. «Le ciel se mettait alors à couvrir et de grosses gouttes de pluie tombaient à tout rompre. Nous prenions nos jambes à nos cous, pour ne pas être emportés par la crue de l’oued Tigrine. La «baraka» de Sidi Messaoud est vraiment réelle», relate une femme âgée dudit village. À chaque fois qu’il y avait une cérémonie dans ce mausolée, des banquets étaient aussi organisés, où on invitait les habitants des villages avoisinants. On invitait aussi les «Aïssaouias», pour pratiquer ce que l’on appelle «Ajeddeb», une danse avec percussion jusqu’à la transe.

Syphax Y.

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