Chaque matin, depuis près d’une semaine, un mouvement inhabituel est observé au niveau des lycées où les élèves se regroupent devant le portail avant de quitter leur établissement. Portant des drapeaux aux couleurs jaune et bleu, les élèves arpentent les rues de la ville criant à tue-tête «Imazighen anarez wala neknou» et autres slogans. La contestation, localisée dans un premier temps au niveau du lycée Mustapha Ben Boulaid et du lycée de jeunes filles, s’est propagée, faut-il le souligner, pour atteindre les CEM de Ouaghzen et Amer Ath Chikh. Encadrés discrètement pas la police, les manifestants ont ralenti la circulation automobile, tout au long de leur parcours. Hier, aucune amélioration n’a été constatée. Les établissements scolaires continuent de se vider de leurs élèves qui prennent la direction de la ville de l’ex-Michelet, brandissant des drapeaux et criant à tue-tête. Les parents observent de loin ce mouvement, pacifique, faut-il le préciser, non sans appréhension. Si les marches des lycéens se déroulent dans l’ordre, celles des petits collégiens sont des plus désordonnées, faisant craindre un dérapage aux citoyens. «C’est de l’inconscience. Ces petits garçons et filles qui déambulent sur plusieurs kilomètres ne sont pas à l’abri d’un accident», commente un citoyen. Certains ont même commencé à lancer des slogans politiques avant de se raviser suite à l’intervention de leurs camarades qui leur demandaient de «rester dans l’objet de la contestation, à savoir la promotion de tamazight». Pour le moment, la population se contente d’observer ce manège et de l’avis de tous : «tant qu’ils défilent sans violence, il n’y a pas de problèmes»
A.O.T.