Les communes sont comme les personnes, elles ne s’épanouissent que lorsqu’elles trouvent leur vocation. Par un relief fait essentiellement de plaines et un barrage au milieu, la commune d’Ouaguenoun continue de se chercher alors qu’elle est naturellement agricole. Pourtant, juste après l’Indépendance, les pouvoirs publics ont doté les populations locales de tous les moyens nécessaires pour la naissance d’un secteur agricole très fort. Mais à présent, force est de constater que la commune a raté sa vocation. Un barrage réalisé à Djebla en 1967 est actuellement dans l’abandon total. Ce grand barrage réalisé justement pour l’irrigation est actuellement dans un état d’envasement très avancé. Selon des experts, le coût nécessaire pour sa remise en l’état équivaut ou dépasse l’enveloppe budgétaire nécessaire pour la réalisation d’un nouveau barrage. Malgré les efforts consentis pour sa remise en l’état, depuis plusieurs années, cette grande retenue poursuit son chemin vers l’abîme. Les quelques agriculteurs qui vivent encore de leur activité commencent déjà à changer de métier. L’irrigation à partir du barrage n’est plus possible non pas à cause de l’envasement mais beaucoup d’autres raisons s’y sont jointes. Récemment, les agriculteurs encore en exercice sont montés au créneau pour alerter sur des pratiques répréhensibles mais qui continuent encore de sévir, à l’instar de la pollution du peu d’eau qui reste par des moteurs électrogènes puissants qui y jettent leur carburant. Aussi, le secteur de l’agriculture s’est éteint presque totalement hormis quelques agriculteurs qui résistent encore du côté de la commune de Timizart. Pour d’autres que le découragement n’a pas encore vaincus, l’activité a été adaptée à l’élevage. Après des années de culture aux alentours du barrage de Djebla, ils se sont reconvertis à l’élevage généralement bovin. Malgré les difficultés liées essentiellement au fourrage, des éleveurs continuent de lutter contre l’extinction. Depuis quelques années, les fourrages autrefois cultivés sur place n’est plus suffisant. Le recours à l’achat contraint les éleveurs à payer une bote à des prix exorbitants. Ce qui met cette activité agricole alternative en danger d’extinction. Les populations locales attendent beaucoup de la nouvelle équipe à l’APC pour faire renaître l’agriculture de ses cendres. Un travail conjoint avec les représentants des pouvoirs publics comme l’Agence Nationale des Barrages ne pourrait-il pas sauver le barrage de Djebla. C’est une question vitale pour la vocation de la commune d’Ouaguenoun. La région est faite essentiellement de plaines. Pourtant, l’Etat a lancé il y a quelques années une politique agricole qui repose sur un contrat de performance liant les services concernés avec les agriculteurs. Les résultats étaient bons au début mais pas pour toutes les communes. Dans cette région, la performance ne pouvait pas être atteinte par des activités comme l’aviculture et la vache laitière. Les terres fertiles peuvent sans nul doute avoir des rendements meilleurs dans la culture céréalière et maraîchère. Mais hélas, même si les agriculteurs sont prêts à relever le défi, il n’en demeure pas moins que le barrage reste un handicap. Et la commune continue de vivre sans sa vocation naturelle qui est l’agriculture.
Akli N.
