Même si les modes vestimentaires ont beaucoup changé ces derniers temps avec des styles branchés, il n’en demeure pas moins que les citoyens restent attachés aux vêtements traditionnels. Il s’agit des fameux burnous et kechabia lesquels ont toujours la cote chez les citoyens. Dans la vallée du Sahel pour l’exemple, même si ces capes traditionnelles dont l’origine vient de lointaines époques, ne sont pas prisés par de larges pans de la société, elles tiennent, en revanche, leur place dans la société parmi surtout les vieux et d’un degré moindre les moins jeunes. En cette période de froid et de pluie, ces tenues traditionnelles sont portées de nouveau surtout dans les villages où elles sont vraiment assorties avec le décor rustique ambiant. Nonobstant cela, il y a aussi de jeunes gens qui portent fièrement ces « frocs » comme pour affirmer leur appartenance à la culture des ancêtres. Des jeunes, alliant les styles modernes et traditionnels, créent des modes hybrides constituées d’un ensemble de kechabia, jean et sac-à-dos. Un véritable « patchwork » vestimentaire comme pour remettre au goût du jour la kechabia déclinée sous des formes nouvelles avec des couleurs qui détonnent. Le burnous pour sa part est porté par les plus mûrs, généralement à partir de la quarantaine. Cette cape en poils de dromadaire ou en laine se décline sous deux couleurs: brun et blanc immaculé. Elle est portée avec fierté, et a souvent plusieurs décennies d’âge. On la lègue de père en fils comme un trésor. «C’est le burnous de mon grand-père que je porte en cet hiver. Même s’il est un peu usé, il est encore valable. Et puis, il est chargé de toute l’histoire de la famille, c’est comme un peu l’odeur de mon défunt grand-père», dira un quinquagénaire de Taourirt dans la commune d’Ath Mansour. Ces dernières années, le commerce de ces capes traditionnelles a fait une percée spectaculaire. Néanmoins, la « fausse » kechabia, confectionnée non pas avec de la laine ou des poils de dromadaire mais avec un simple tissu, se vend entre 1500 et 2500 dinars l’unité. Quant à la kechabia originale en poils de dromadaire, elle est vendue à partir de 25 000 DA. Concernant le burnous, celui-ci reste encore cher avec des prix qui se négocient au minimum à 26 000 DA. Dans certains villages de M’Chedallah, des femmes continuent encore de confectionner cet habit traditionnel en perpétuant une tradition qui se transmet de génération en génération.
Y. S.