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«Nous refusons la précarité»

Titulaire d’une licence en Gestion économique, option finances et comptabilité, et d’un Master dans l’Aménagement économique des territoires et entreprenariat à l’université de Béjaïa, en 2013, Selma est aujourd’hui sans emploi. La raison ? Elle refuse «la précarité». «J’ai travaillé en tant que comptable chez des privés dans le cadre de l’ANEM. Mais, j’ai fini par arrêter après un an. C’était de l’exploitation ! Une situation professionnelle précaire, instable, avec un salaire misérable», résume-elle son expérience. Ses démarches personnelles pour décrocher un poste d’emploi «à la hauteur de (ses) compétences» auprès d’un employeur qui lui proposera un salaire, en prenant compte de son niveau d’instruction, sont restées vaines. «Je désire vivement obtenir un poste de travail stable dans le domaine de mes études. J’ai envoyé des CV un peu partout, mais sans résultats», a-t-elle déploré. Selma vit mal son chômage, mais elle refuse de baisser les bras.

Samir universitaire, un chômeur de longue durée

Samir, diplômé universitaire de 38 ans, est un chômeur de longue durée. Ce jeune est à la recherche d’un travail depuis maintenant treize ans, soit depuis la fin de ses études universitaires à Béjaïa en 2005, avec un diplôme de licence en économie. Il dit avoir passé des dizaines de concours aussi bien dans la fonction publique que dans le privé, en vain. «Depuis 10 ans, chaque année je postule au poste d’économe dans l’éducation nationale mais je n’ai jamais été retenu», témoigne ce jeune, en évoquant aussi les nombreux concours dans l’administration auxquels il a postulé, mais sans résultat. Cet échec, Samir l’explique par deux raisons : La première est liée au nombre important de candidats qui postulent aux différents concours : «Parfois, pour un seul poste à pourvoir, il y a 500 postulants», soulignera-t-il. L’autre raison qu’il avance concerne «certaines pratiques que sont le favoritisme et le passe droit, lesquelles ont la peau dure». Mais comment vit-il cette situation de chômage sachant que le travail est primordial ? «Sans travail, on ne peut prétendre fonder une famille», dit-il. Il parle aussi du regard des autres, de la famille, des proches et de l’entourage. «Dans la société, celui qui ne travaille pas est perçu comme un paria que l’on doit assister», explique-t-il. Ceci dit, ce jeune chômeur avoue qu’il ne s’avoue pas vaincu. Pour lui, la recherche d’un travail est un combat qu’il mène tous les jours.

Amina sans travail depuis sept ans

Amina, 34 ans, est parmi ces centaines de diplômés du CFPA à n’avoir pas réussi à décrocher un boulot à l’issue de sa formation. Aussitôt son bac raté, cette jeune fille s’inscrit au CFPA de Raffour en 2009, dans la branche maintenance informatique. Elle en sort diplômé une année après. Son diplôme de technicienne en poche, Amina se mit alors à la recherche d’un poste d’emploi, qu’elle continue de chercher depuis sept ans. Pendant tout ce temps, la jeune fille s’était inscrite à l’ANEM. Seulement, elle affirme qu’on ne lui a jamais proposé quoi que soit. Comme beaucoup de jeunes filles diplômées du CFPA, elle a réussi à décrocher l’accord d’une administration publique (une mairie) pour une embauche. Ceci dit, cela n’était qu’une simple formalité pour pouvoir toucher l’indemnité de 10 000 DA versée par l’État. En réalité, elle a rarement mis les pieds dans cette mairie et les seules fois où elle s’y était rendue c’est pour signer la feuille de pointage auprès des services municipaux pour un travail qu’elle n’a jamais fait. Cependant, elle a postulé à de nombreux concours de recrutement dans l’éducation nationale pour le poste de conseiller de l’éducation et dans la fonction publique, mais jamais elle n’a été retenue. La jeune fille dit regretter amèrement le choix de cette formation qui n’offre aucune débouchée dans le marché du travail. Pour elle, un diplôme de couturière aurait pu lui épargner toutes ces années de perdue à la recherche d’un emploi impossible à dénicher.

Boualem S. et Djamel M.

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