Une olivaison peu prometteuse

Partager

Une nette régression de la production oléicole à été enregistrée dans la région de Darguina cette année, comparativement à l’année passée, où la cuvée était pléthorique. En effet, la fructification des olives s’avère être en deçà des attentes des oléiculteurs de la région. Tout le monde affirme que les rendements sont de piètres qualités, allant des paysans aux spécialistes, qui arborent en ce sens une mine déconfite, en ce début de campagne de cueillette. Les indicateurs dévoilés par ces derniers décèlent, à ce sujet, une olivaison faite entre le zist et le zest. Cette production mitigée de cet arbre, plusieurs fois millénaire, la majorité l’incombe aux circonstances météorologiques qui ont sévi durant la période de la floraison de l’olivier et gâché le fruit sur pied, notamment les averses, les vagues de neige et les gelées intervenues à une phase critique de la maturité. Le manque d’entretien, l’engraissement et le vieillissement des oliviers y sont également pour quelque chose dans la baisse de la production. Selon certains anciens briscards de l’oléiculture, lorsque l’arbre est jeune, on l’émonde, pour lui permettre de pousser sainement, par contre quand l’olivier devient sénile, on effectue son éclaircissage sans pour autant l’abimer. Ils mettent en garde contre l’existence de sciures sur le tronc et les rameaux d’un olivier, synonyme pour eux d’une altération inquiétante, qu’il faudra éradiquer par un abattage de l’arbre à une faible hauteur du sol et ce, pour lui permettre de croitre de nouveau. D’autres connaisseurs de l’olivier, par ailleurs, mettent l’accent sur le parallèle à faire entre le greffage et la plantation d’arbustes (jeunes oliviers), puisque le premier donne de meilleurs résultats, contrairement à la plantation qui demande quelques années, pour récolter les premiers fruits. Au-delà du problème climatique, un autre motif, aussi substantiel, à mettre en relief est celui inhérent à l’alternance de la production propre aux arbres fruitiers. Tout compte fait, l’arbre est, par une conséquence logique, subordonné à ce phénomène physionomique qui décline que l’olivier donne une bonne récolte, une année sur deux. Or, ce millésime s’annonce peu généreux. De facto, la première retombée qui va en résulter de ce cas d’amoindrissement de la production oléicole est sans conteste. Les coûts de l’huile d’olive vont atteindre une flambée au niveau des huileries de la région. D’ailleurs, on susurre, au préalable, que l’huile s’écoulera à pas moins de 1 000 DA le litre, eu égard à la conjoncture économique actuelle du pays et, par ricochet, de la dévaluation de la monnaie nationale. Les aigrefins, pour leur part, âpres aux gains se pourlèchent, d’ores et déjà les babines à l’idée de saisir l’opportunité, leur permettant d’arrondir leurs recettes pécuniaires, arguant du fait que le cours du marché est tributaire de la sacro-sainte loi de l’offre et de la demande et que nul ne peut disconvenir. Accessoirement, on peut établir, que l’olivier, qui était dans l’antiquité un attribut de productivité, une cocarde de paix et d’apothéose, mérite plus de considération non seulement de la part des citoyens, mais aussi des plus hautes instances du pays. L’Algérie, fait partie des principaux pays méditerranéens, dont le climat est des plus propices à la culture de l’olivier. Son essor passe irrémédiablement, par la plantation d’oliviers dans le cadre d’un vaste développement et de réhabilitation de l’oléiculture dans les zones montagneuses et déshéritées, étant, en cela, une source génératrice de richesse et de postes d’emploi, outre son rôle dans la fixation des sols.

B. Mokrani

Partager