Spéculation et surenchère à Tizi-Ouzou

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Le lait en sachet de 25 dinars se fait de plus en plus rare à travers plusieurs localités de la wilaya, particulièrement dans les daïras des Ouadhias et de Maâtkas. Ce manque perdure depuis plusieurs mois. À Souk El Ténine, pour trouver un sachet de lait, dit-on, il faut guetter l’arrivée du distributeur qui ne passe que deux fois par semaine. À Tizi N’Tléta, notamment au douar d’Aït Abdelmoumène, le lait en sachet est toujours absent chez les commerçants et dans les différents points de vente. Les habitants de cette localité font le poireau très tôt la matinée, ainsi, à l’arrivée du camion livreur la file s’est déjà allongée. Pour expliquer les raisons de ce manque, le livreur avance : «Nos quotas sont réduits et en plus le douar est tellement important que nous sommes obligés de le répartir en deux. Donc, nous ne servons qu’une à deux fois par semaine, c’est ce qui est à l’origine de la rareté». De son côté, un client dira à ce propos: «C’est dommage d’attendre aussi longtemps pour acheter un sachet de lait. Cette situation perdure depuis des mois sans que personne ne lève le petit doigt pour nous prémunir de cette situation humiliante. Nous demandons aux responsables de la Direction du commerce de mettre les mécanismes efficients pour palier à cette pénurie persistante». Le même constat est, également, observé à Maâtkas et Souk El Ténine. Certains commerçants qui s’approvisionnent d’autres wilayas augmentent le prix à 30 DA. À Ouadhia, c’est la même situation. Il est quasi impossible de voir un sachet de lait sur les étales et les présentoirs. Une fois le camion passé, il est inutile de chercher du lait ordinaire. Ainsi, certains se rabattent sur le lait en poudre proposé à 400 DA, un prix qui n’est pas à la portée des petites bourses. Dans d’autres localités par contre, comme c’est le cas à Béni Douala, les distributeurs passent plus souvent, de ce fait, aucune crise de lait n’est signalée. L’on peut déduire que le problème est dans la distribution et non pas dans la production. La Direction du commerce est, ainsi, appelée à trouver des solutions à cette déficience afin de rendre disponible ce produit de large consommation. A Tizi-gheniff, et dans certaines d’autres localités de la wilaya, la rareté de lait qui s’est installée depuis plus d’une année ne semble pas être réglée de sitôt. Le consommateur y est pénalisé là où d’autres trouvent leur compte. Les clients se plaignent aussi bien des livreurs que des laitiers et commerçants du coin. «Chacun jette la balle dans le camp de l’autre. Le livreur répond que c’est au niveau de la laiterie que ce produit n’est pas servi en quantités suffisantes. Le commerçant tente d’expliquer que ce sont les livreurs qui imposent leur dictat. Vraiment, on ne comprend plus rien. Parfois, on attend deux longues heures, puis on nous dit que le camion ne passera pas», fait savoir un consommateur accosté devant une laiterie au centre-ville, et de préciser que souvent ce produit est vendu sous le manteau. «Non seulement il est servi aux connaissances, mais aussi, souvent, accompagné d’un autre produit qui n’a aucun rapport avec le lait soit une boîte de jus soit une boîte de camembert et la liste est encore longue. Que voulez-vous, on ne peut qu’abdiquer», souligne-t-il. Devant tous ces dépassements, les clients ne savent plus à qui s’adresser. «Comment se fait-il que le lait subventionné par l’Etat, on le trouve chez les cafetiers? Et puis, ces sachets de lait à 25 dinars l’unité sont revendus par le cafetier à plus de 100 dinars», avance-t-il. Pour notre interlocuteur, les responsables devront revoir la manière d’organiser ces subventions des produits pour profiter seulement aux familles concernées. «Peut-être, il faudrait que l’Etat ouvre des points de vente de ce lait dans les villes seulement aux familles recensées au niveau de l’APC avec des cartes d’indigence. Il faudrait en tout cas régler ce problème en renforçant les contrôles comme ce fut le cas lorsque les boulangers ont tenté d’augmenter illégalement la baguette de pain de 5 dinars», estime le même interlocuteur.

Hocine T. et Amar O.

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