Les rendements en deçà des attentes

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La campagne oléicole a démarré il y a une dizaine de jours dans la commune d’Ighram. Les premières indications livrées par les exploitants de vergers oléicoles préfigurent une olivaison chiche et un bilan tout aussi maigrichon.

En tous cas, en deçà des attentes : «Nous avons tablé sur un rendement entre 16 et 18 litres par quintal. Jusqu’à présent, nous avons rarement dépassé 14l/q», atteste un citoyen du village Irsen. «Nous savons d’expérience que la courbe de la productivité épouse un profil ascendant depuis le début jusqu’à la fin de la récolte. Néanmoins, je vois mal comment on pourrait atteindre les résultats escomptés», souligne un oléiculteur du village Tighilt Makhlouf, selon lequel les premières estimations sont similaires à celles de l’olivaison écoulée. «Le premier lot de sacs passés au pressoir a donné un rendement de 15l/q. C’est l’équivalent de la moyenne enregistrée à l’issue de la saison précédente, laquelle est à ranger aux oubliettes», affirme-t-il. D’autre part, des propriétaires d’oliveraies de cette circonscription rurale notent, avec soulagement, le très faible impact du Dacus, la mouche à olives, sur leurs parcours. «Ce parasite est présent de manière permanente. Mais contrairement aux années précédents, où il a infligé de gros dégâts aux récoltes, son infestation demeure relativement restreinte», déclare un homme âgé du village Ighil. Mais, au-delà du rendement et de la performance saisonnière, c’est l’état général des vergers qui inspirent de l’inquiétude et cristallise les appréhensions des paysans. «Depuis près de 20 ans, nos vergers sont mis à rude épreuve par l’effet conjugué de la sécheresse et de la hausse du mercure. Ces impondérables, contre lesquels nous ne pouvons rien faire, menacent la filière dans ses fondements», s’inquiète un fellah d’Ighram. Sans verser dans l’alarmisme, notre interlocuteur dispose que l’oléiculture est vouée à de sombres lendemains.

N. M.

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