Plusieurs villages de la commune de Boudjima souffrent des puanteurs nauséabondes des réseaux d’assainissement dégradés. Ces derniers se déversent dans la nature à proximité des villages et des maisons. Parmi ces villages, fort nombreux, qui souffrent, le village Tala Taghla situé sur le chemin reliant la commune de Boudjima à Makouda. Les habitants du versant est, Khedache entre autres, de cette localité lancent d’ailleurs un appel de détresse aux nouveaux élus pour leur venir en aide. Selon les villageois, les élus sont invités à rester pendant une heure seulement à côté de ces réseaux qui se déversent devant leurs maisons. Ce serait la meilleure façon, dit-on, de les convaincre du bien-fondé de leur détresse. L’appel au secours adressé à la nouvelle assemblée issue des dernières élections met en évidence particulièrement la santé des enfants. La liste des maladies qu’ils peuvent contracter près de ces déversoirs de rejets organiques est longue. C’est pourquoi, après avoir attendu longtemps, les habitants de ce village dont les maisons sont proches des réseaux détériorés s’élèvent et dénoncent le laisser-aller qui menace à présent leur vie et celle de leurs enfants. Certains d’entre eux expriment leur lassitude de ces odeurs désagréables qu’ils respirent de jour comme de nuit. «Nous sommes asphyxiés par ses odeurs en hiver comme en été. Sans nos fenêtres hermétiques, nous ne pourrions pas vivre dans ce périmètre. Nos enfants n’ont pas le droit de jouer à l’extérieur de peur des maladies qu’ils pourraient chopper. C’est invivable», atteste-t-on avant de s’interroger sur les raisons qui poussent les autorités locales à faire la sourde oreille sans être interpellées par cette situation. «Pourtant, c’est nous qui les avons élus», précise-t-on. Le problème de l’assainissement est un véritable casse-tête pour plusieurs raisons. Les plus importantes sont entre autres le relief montagneux escarpé qui rend difficile de couvrir la totalité des villages qui s’accrochent généralement sur les crêtes où des maisons s’étendant sur les deux versants. Cette situation rend impossible de raccorder toutes les maisons à un seul et unique réseau. Les oppositions nombreuses arrivent en bonne position dans le classement des obstacles à couvrir tous les foyers par les réseaux d’assainissement.
Akli N.