Le village d’Aït Moh Oubrahem, dans la commune de Timizart à 35 km au nord de Tizi-Ouzou, fait face, depuis des années, à de nombreux problèmes liés à la détérioration du cadre de vie et au manque d’initiatives.
Les habitants sont aux prises avec des manques flagrants sur pratiquement tous les plans, qui rendent leur quotidien morose. Cette bourgade semble être «totalement à l’abandon», selon ses habitants. Ne disposant pas d’une salle de soins, ni d’infrastructures juvéniles ou encore moins de gaz naturel, le village demeure des plus déshérités de la région. Si pour la scolarisation de leurs enfants, les habitants d’Aït Moh Oubrahem peuvent compter sur le village Ibdache, où se trouvent une école primaire et un collège, ce n’est point le cas pour la salle de soins du même village, qui se trouve dans un état de dégradation avancée, n’offrant ainsi aucune commodité sanitaire. «La salle de soins est le plus souvent fermée, et quand elle est ouverte, c’est souvent les médicaments qui font défaut», dira un jeune du village. «Il n’y a rien qui nous fait penser qu’on fait partie de ce pays, aucun édifice public officiel ou projet de développement. La seule bâtisse publique du village est la mosquée qu’on a construite nous-mêmes avec la contribution de bienfaiteurs», nous dit notre interlocuteur. L’enclavement et les carences mènent la vie dure aux quelques 500 habitants qui vivent dans ce village. La pénurie d’eau potable demeure l’un des problèmes les plus lancinants de la région. L’alimentation en eau potable n’est point suffisante, obligeant parfois les villageois à recourir à d’autres méthodes d’approvisionnement, comme l’achat des citernes d’eau ou bien l’exploitation des puits et autres sources naturelles. On apprend également, auprès des villageois, que le projet de raccordement au gaz naturel est à l’arrêt, depuis plusieurs mois, sans que personne ne comprenne les vraies raisons de ce gel qui pénalise gravement les citoyens, notamment en cette période froide. «L’entrepreneur, chargé de la réalisation, a effectué les creusements partout et est parti sans rien remettre en place. Des fossés se sont formés, constituant ainsi un réel danger tant pour les automobilistes que pour les piétons», nous dit un autre villageois. Par ailleurs, la classe juvénile souffre cruellement de l’inexistence d’une aire de jeux ou d’un foyer de jeunes qui pourrait leur servir de dérivatif à leur monotonie. Leur seule distraction demeure le stade voisin d’Ibdache, où ils peuvent s’adonner à leur sport favori, le football. «Les jeunes des villages s’ennuient à ne rien faire, aucun loisir, ni d’espace de détente et encore moins d’infrastructures éducatives ou culturelles. Nous sommes les grands oubliés des autorités. Notre village doit bénéficier d’une attention particulière de la part des responsables de l’APC et de la Wilaya», souligne un jeune villageois, appelant les responsables locaux à rassembler tous les moyens nécessaires, pour prendre en charge les doléances de leurs concitoyens.
Ahmed Oulagha

