À Aïn El Hammam, les structures de santé de proximité sont situées loin de la plupart des grands villages. Une situation qui pénalise les personnes les plus vulnérables résidant dans la région d’Aïn El Hammam. Il est difficile de déplacer, sur plusieurs kilomètres, un malade ou une personne âgée sans les moyens de transport adaptés à son état. Quant aux personnes «intransportables», elles ne doivent que se résigner à leur sort. Les personnes à mobilité réduite se retrouvent également dans cette situation peu enviable. Elles souffrent en silence sans que personne ne se penche sur leur cas. Ne pouvant se déplacer, pour cause d’handicap, elles sont réduites à dépendre de la générosité de leurs proches ou des amis pour être conduites à une structure de santé. Si les fauteuils roulants peuvent leur permettre un mouvement, ce dernier est limité dans le temps et dans l’espace. Faute de place et d’aménagement adéquat, aucune voiture ou bus ne peut leur ouvrir ses portières et accueillir un fauteuil roulant. Même pour accéder aux services des urgences de l’hôpital, qui a prévu une passerelle pour ces «engins à roues», ils sont contraints de demander l’aide de passants ou d’une connaissance qui aurait l’amabilité de les pousser sur cette pente très accentuée. Ni les structures étatiques, ni même les prestataires privés ne se déplacent pour soigner les malades à domicile. Les médecins qui se donnent la peine de rendre visite aux malades alités sont rares. Ce qui, dans la majeure partie, reste à la portée de personnes aux moyens financiers importants. Lorsqu’ils sont sollicités, des médecins acceptent de se rendre au domicile de cette frange de patients, mais après la fermeture de leurs cabinets. Quant à ceux des structures étatiques, non tenus d’effectuer de telles prestations, il est inutile de leur faire appel si l’on ne les connaît pas personnellement. Par ailleurs, après 16 heures, parfois plus tôt, les privés ferment leurs cabinets. Les malades n’ont d’autres choix que de se rendre au service des urgences où les encombrements dans la minuscule salle d’attente ne font qu’exacerber leur maladie. La même situation se répète chaque jour et durant tous les jours fériés où les «privés» affichent «fermés». Sans intervention à domicile, des malades ayant des chances de survie, peuvent mourir, faute d’assistance.
A. O. T
