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Ouverture prochaine du capital des PME publiques

Le gouvernement, l'UGTA et les organisations patronales ont signé, hier, la Charte sur le partenariat public-privé.

Une Charte qui se veut le prolongement, selon Ahmed Ouyahia, du Pacte national économique et social de croissance «qui revêt une dimension particulière du fait des difficultés financières auxquelles le pays est confronté». À propos du contexte économique, il a rappelé que «le pays fait face à des difficultés financières sérieuses générées par la chute des recettes des hydrocarbures. Ces difficultés se reflètent à travers un déficit budgétaire significatif, mais aussi, à travers un déficit sensible de la balance des paiements accompagné d’une érosion préoccupante des réserves de change». Dans le même sillage, le Premier ministre a réaffirmé l’obligation de «maintenir le puissant processus de développement économique et social initié par le Président de la République depuis 1999 et préserver l’encouragement à l’investissement ainsi qu’une réponse robuste et multiforme à la forte demande d’emplois». Ouyahia est revenu sur les mesures préconisées par l’Etat pour une urgente sortie de crise. Dans ce sens, il a parlé notamment des «emprunts contractés par le Trésor auprès de la Banque d’Algérie depuis l’amendement de la Loi sur la Monnaie et le Crédit permettent à l’Etat de clôturer le présent exercice budgétaire sans difficultés majeures», affirmant que ces derniers «ont permis aux Services de l’Etat de régler déjà près de 270 milliards DA de créances détenues par des entreprises publiques, privées et étrangères à la suite de l’exécution de contrats publics. Cette opération se poursuivra jusqu’à l’apurement de toutes les situations encore en instance», dira-t-il. Le premier ministre a expliqué que «le gouvernement a pris les mesures nécessaires pour que soient soldées toutes les situations qui demeuraient pendantes avec les banques. Cela a permis d’injecter plus de 1 000 milliards DA de liquidités supplémentaires dans les banques publiques qui disposent ainsi de ressources significatives pour financer l’investissement dans le respect des règles en vigueur». Concernant la loi de finance 2018, il précisera qu’elle «sera porteuse de mesures tarifaires de sauvegarde par le biais de taxes douanières et de taxes intérieures sur divers produits de consommation». Des mesures auxquelles s’ajoute «dès le début de l’année, une suspension temporaire administrative de l’importation de plusieurs produits fabriqués localement». Ouyahia annoncera, en outre, que le gouvernement a émis des instructions réservant toutes les commandes publiques aux entreprises locales, sauf en cas d’exception.

«Une nouvelle ère pour l’entreprise»

A cet effet, il a indiqué que «La Sonatrach vient de confier des marchés pour plus de 400 millions de dollars à des entreprises algériennes, alors que ces contrats étaient destinés à l’appel d’offres international». Le Premier ministre annonce la réalisation de 50 zones industrielles à travers tout le pays sous la responsabilité directe des walis. Plusieurs de ces zones industrielles seront livrées à la fin de l’année 2018, a-t-il annoncé, ce qui permettra, selon lui, d’offrir davantage de foncier industriel pour l’investissement. Revenant au contexte de la rencontre tripartite, il a salué l’effort de l’UGTA et a appelé à la sensibilisation des travailleurs sur le terrain à s’adapter aux enjeux économiques de l’heure, dans le respect de leurs droits sociaux. S’adressant aux entreprises nationales publiques et privées, il a émis le souhait que ces dernières «sauront, elles aussi, s’engager sans réserve dans la même bataille qui est aussi la leur, pour assurer leur survie face à une ouverture économique irréversible, dont seules nos difficultés financières actuelles nous autorisent à différer l’avènement». Le gouvernement de son côté s’est montré disponible à accompagner le développement du Partenariat sociétaire ainsi que le développement du partenariat public-privé. Dans cet esprit, le Premier ministre a annoncé un ensemble de mesures, dont la facilitation de l’ouverture du capital des Petites et Moyennes Entreprises publiques, dans le cadre de la législation en vigueur, qui apportera un soutien à tout investissement nouveau associant des entreprises publiques avec des entreprises privées ou mixtes. Le gouvernement accueillera selon Ouyahia, «avec bienveillance toute disponibilité des entreprises locales à s’engager dans le financement, la réalisation et la gestion des infrastructures publiques que l’Etat mettra en chantier». Il encouragera aussi les entreprises économiques qui manifesteront de l’intérêt pour la concession de prestations de service public au niveau local. Le président du forum des chefs des entreprises, Ali Haddad, de son côté, a estimé que «la signature de la Charte est un geste historique qui scelle notre engagement à renforcer le partenariat entre le gouvernement et les partenaires sociaux, mais surtout entre les entreprises privées et les entreprises publiques». Selon lui, le principal objectif de la Charte est de veiller à ce qu’il y ait une distribution équitable des richesses. Et l’indicateur le plus significatif de l’efficacité des mesures prises dans ce sens est la productivité. «Le travail et la compétence doivent être valorisés et récompensés et je suis conscient qu’une telle mesure ne pourrait être raisonnablement envisagée que si nous améliorions la productivité de nos entreprises. C’est donc le meilleur moment pour entamer une ère nouvelle pour notre grand pays. C’est l’ère de l’entreprise», fera t-il savoir.

Kamela Haddoum.

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