Des cours payants tous azimuts

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La grève du Cnapeste inquiète au plus haut point les parents si bien que durant ces vacances scolaires, les élèves ne peuvent se permettre aucun répit, notamment ceux des classes terminales. Effectivement, ils voient que ce mois de retard a eu de lourdes conséquences sur la scolarité. «Il faut comprendre que même lorsque la scolarité était normale, nous étions chaque année contraints de payer des cours à nos enfants. Et que dire maintenant que le premier trimestre, le plus important de l’année, est amputé d’un mois de cours», répond un parent d’élève venu d’un village de la commune à la recherche d’un professeur qui donne des cours de mathématiques aux élèves de terminale. «J’ai entendu dire qu’un retraité donnait des cours, c’est pourquoi je suis ici», confie le même parent, accosté devant un immeuble dans un quartier de la ville. Et de poursuivre: «En plus de régler la facture mensuelle des professeurs, nous devons aussi payer le transport à nos enfants ainsi que la restauration. Mais, on n’a pas d’autre choix parce qu’ils ont un énorme retard à rattraper d’un côté, et de l’autre, il ne faudrait pas qu’ils restent démobilisés parce que la grève les a entièrement perturbés », explique le même parent. Il est à noter que ces élèves n’ont plus le moral, étant affectés sur le plan psychologique par ce débrayage. «Vraiment, on est complètement désorientés. Certains professeurs ont travaillé avec nous et d’autres ont boudé les cours depuis le vingt novembre dernier. Nous avons vraiment peur pour cette année, car ce n’est pas une grève nationale. Nous ne savons pas si la ministre va prendre des mesures à ce sujet, sinon nous n’aurons pas les mêmes chances que les élèves des autres régions du pays», répond, dépitée, une élève inscrite au technicum de la ville, venue justement travailler en groupe avec d’autres camarades. En plus de ces cours payants donnés dans des garages et dans des logements parfois sans commodités, les établissements scolaires ont ouvert leurs portes durant cette première semaine de vacances. «Nous avons quelque peu avancé parce qu’au sein de notre groupe, il y a des élèves qui refont leur Bac. Ils nous aident au moins à comprendre certaines notions contenues dans le programme du 1er trimestre, en attendant peut-être que les enseignants décident de suspendre leur grève à la rentrée de janvier», dit un autre élève. Il faut aussi souligner, en parallèle, que tous les collèges de la daïra ouvrent leurs portes durant les quatre premiers jours de vacances, afin que des cours de soutien soient donnés aux élèves de quatrième année moyenne. «Cela fait maintenant une dizaine d’années que la première semaine des vacances d’hiver et de printemps est consacrée aux cours de soutien. Ce sont plutôt des cours de consolidation dans certaines matières», confie un chef d’établissement. Cela étant, en dépit des mises en garde données par le ministère de l’Éducation nationale aux enseignants de s’abstenir de donner ces cours payants, ces «classes clandestines payantes» ne font que prospérer dans la région et partout.

A. O.

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