Idir ou la résurrection permanente

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Le chanteur Idir donnera aujourd’hui un concert à la coupole. Quoiqu’on en dise, que c’est tôt ou tard, qu’il vienne chanter en Algérie, après vingt-cinq ans d’éclipse du «polygone», cela n’est pas le problème. On ne demande pas à un chanteur, quelle que soit sa notoriété, de rester chez lui, de chanter chez lui et de composer chez lui. Un artiste trouve souvent dans l’exil, l’éloignement, le détachement la matière première à son inspiration, la quintessence de son souffle et l’essentiel à son expression. On ne peut pas reprocher à Idir son absence, ou sa présence dès lors qu’il produit en Algérie, en tamazight, dans sa langue maternelle le kabyle, le reste est accessoire. Il va de soi que la démarche de Hamid Cheriet, dit Idir, a été féconde, riche et tire sa substance des racines qui l’ont nourri, de sa montagne inexpugnable qui emplissait son regard de tendresse, de colère et de mélancolie. Depuis «A vava inouva» aux plus récentes productions, il a inscrit les font baptismaux de ses rapsodies dans l’universel sans en faire trop, avec la modestie et l’humilité, par laquelle il est reconnaissable entre mille… Nonobstant, lui l’universitaire, a su insuffler un ton, une gamme, un accent, une logique bien qu’il n’y ait pas de logique dans l’art, lui le chanteur, auteur-compositeur-interprète et musicien algérien avec un bonheur singulier. Il a su manier le verbe et la guitare pour faire dire sa kabylie à l’universel. Il a chanté comme personne «Tiwizi» où il avait décrit avec l’exacte intonation et situation la solidarité, l’entraide, dans la convivialité, la joie ou la tristesse dont s’abreuvaient les Kabyles jadis. Aujourd’hui, qu’il revienne se «redécouvrir» aux jeunes qui n’ont pas eu la chance de le connaître, c’est plus qu’une bonne chose, c’est un moment de bonheur auquel il les invite, un moment de communion pour lequel il les convie tous. En tous cas, merci Idir pour ce cadeau que tu nous offre. On s’en souviendra longtemps !!!

S. A. H.

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