Les paysans d’Ath Waghlis s’affairent, tant bien que mal, à boucler la saison oléicole, plutôt maigre cette année. Beaucoup de paysans de la région, connue pour son abondance oléicole, ont exprimé leur inquiétude, face aux faibles quantités d’olives cueillies cette saison, bien que le rendement, enregistré jusqu’ici, à savoir 18 litres par quintal, soit plutôt moyen. Entamée au dernier trimestre de l’année dernière, la campagne oléicole tire à sa fin, pour laisser place au bilan, qui s’annonce mitigé. Les rendements diffèrent, en effet, d’une région à une autre. Les propriétaires d’oliveraies à Ath Waghlis restent dubitatifs quant au rendement de la récolte des olives de cette année. Dans les champs, la récolte chétive apparaît à l’œil nu et beaucoup d’oliviers n’ont même pas porté de fruits cette année. En raison d’une météo moins capricieuse, la cueillette des olives a été bouclée en une poignée de journées. Le versant sud de l’Akfadou est primeur dans la cueillette des olives, contrairement au flanc méridional de la vallée de la Soummam, dont le coup d’envoi est donné généralement au mois de janvier. Le kabyle ne se sépare guère de son huile magique, qui est utilisée dans différents repas et comme remède pour différentes maladies. Certains n’ont fait qu’amasser les olives déjà tombées, alors que d’autres ont récolté leur produit en un mois, car la plupart des familles possède plusieurs oliveraies éparpillées dans plusieurs endroits. Beaucoup de ménages ont, d’ores et déjà pressé leurs olives avec un rendement moyen, mais qui peut satisfaire leurs besoins de consommation. Malgré cette régression dans la production oléicole, les propriétaires d’oliveraies et les métayers ne perdent pas espoir. En ce début du mois de janvier, les champs semblent retrouver leur calme, sans que les paysans n’aient grand-chose à se mettre sous la dent. Une fois les fruits amassés et déposés, au niveau des huileries, souvent dans une cour lotie de telle sorte à ce que chacun puisse déposer sa récolte, il est, en effet, question de quelques jours, pour pouvoir récupérer son précieux liquide. Selon plusieurs paysans des localités de Chemini, Tibane, Tinebdar, El-Flaye et Souk-Oufella, des régions connues pour leur abondance oléicole, la production demeure toujours faible par rapport aux années précédentes. La récolte est loin d’être prometteuse, eu égard à la baisse drastique des quantités récoltées. Cependant, le prix de l’huile d’olive ne connaît pas, pour le moment, des changements notables, puisque le litre est cédé entre 600 et 700 DA.
La récolte jugée «satisfaisante» à Tamokra
La campagne d’olivaison va bon train dans la commune de Tamokra. À la faveur d’une météo plutôt clémente ces derniers jours, les familles, possédant des vergers oléicoles, s’affairent, depuis plusieurs jours déjà à récolter le fruit oléagineux. Même si la récolte ne s’annonce pas exceptionnelle, cette année-là il n’en demeure pas moins que la production de l’huile d’olive est décrite comme «satisfaisante» à Tamokra. D’ores et déjà les huileries, activant dans cette commune, ont ouvert leurs portes, pour recevoir des quantités d’olives à triturer et à presser. En effet, des monticules de sacs pleins d’olives sont superposés, ici et là dans les cours externes des huileries en attente d’être pressés. La plupart de ces unités oléicoles sont des presses traditionnelles qui ont été «remises» au goût du jour avec certaines machines modernes, pour s’adapter aux exigences de l’heure. Néanmoins, les huileries de Tamokra gardent leurs «âmes» traditionnelles, avec des structures bâties en pierres sèches et tuiles romaines, comme pour «narguer» les temps modernes. Au village Taourirt, les huileries sont toujours à l’état traditionnel. Elles ont plusieurs décennies d’âge et fonctionnent encore avec des «retouches» modernes, comme la machine à triturer, qui ne fonctionne plus à la force du baudet ou du cheval, mais au courant électrique. Par ailleurs, la qualité de l’huile d’olive, produite dans cette région de haute montagne, est considérée comme excellente, eu égard à la variété oléicole qui est dominée par Azerradj et Achemlal. Cette année, en dépit de la sécheresse qui a failli décimer des centaines d’oliviers, la production de l’huile d’olive sera plutôt «satisfaisante», jugent des oléiculteurs de la région. Ces derniers pensent qu’ils s’en sont tirés à bon compte de la sécheresse qui a sévi, durant plusieurs mois, l’été dernier. Quant au prix de l’huile d’olive, dit-on, il sera un peu plus cher cette année. «On parle de 800 DA le litre, mais ce n’est pas encore officiel», affirme le propriétaire d’un verger oléicole du village Taourirt.
Bachir Djaider et S. Y.