Que s’est-il réellement passé ?

Partager

De folles rumeurs ont circulé à la veille de la célébration de Yennayer, décrété fête nationale par les hautes instances du pays, sur un prétendu regroupement de dizaines de salafistes devant le siège de la sûreté de daïra de Boghni. Cette information publiée et largement commentée sur Facebook, appuyée par des photos, faisant état d’un mouvement organisé en solidarité avec un imam prétendument arrêté pour avoir prêché contre la célébration de Yennayer, est complément fausse. En effet, les regroupements en question se sont tenus la veille et le jour du nouvel an berbère, mais à l’extérieur de la salle des fêtes communale jouxtant le commissariat. Il s’agissalt en fait de personnes barbues en tenues d’islamistes, qui attendaient la tenue de conférences religieuses autorisées par l’administration. De ce fait, avec cette confirmation, tout ce qui a été diffusé via les réseaux sociaux et qui a fait réagir pas mal d’internautes ne sont que des rumeurs, car, en fin de compte, on imagine mal que l’Etat, avec ses institutions représentées par le chef de daïra, le président de l’APC et les corps de sécurité, affiche une quelconque forme de passivité sur une telle prétendue action subversive. Tout de même, le temps choisi pour organiser ces conférences ne peut que susciter des appréhensions et interrogations au sein de la population, certes étonnée de voir, en l’espace de deux jours, la ville de Boghni, comme ont tenu à le dire des citoyens, «pleine de personnes prétendues salafistes venant des wilayas limitrophes, notamment Bouira, pour prendre part à des conférences religieuses dont la population n’a pas eu vent». Enfin, il faut savoir que la commune de Boghni compte dans son patrimoine historique et islamique la zaouïa de Sidi Ali Ouyahia, considérée comme un haut lieu de savoir, où sont enseignés les préceptes de l’islam, et dont le comité a l’habitude d’organiser des séminaires et des formations destinées aux imams.

B. S.

Partager