Le prix du concours du meilleur plat traditionnel, organisé samedi dernier à la salle de sports de l’ex-Michelet, lors de la célébration de yennayer 2968, est revenu à Mme Rosa Hadj Messaoud de Tillilit, un village de la commune d’Aïn El Hammam. Il devient de plus en plus fréquent de voir les associations culturelles présenter au public des plats traditionnels préparés par des villageoises, comme depuis la nuit des temps. À base d’herbe ou de graines concassées à l’aide de vieux moulin de pierre, ces mets sont souvent l’objet de l’admiration et de l’engouement de ceux qui y goutent, et qui ne tarissent pas d’éloges sur leur qualité gustative et nutritionnelle. Le public présent lors du concours du meilleur plat traditionnel, a eu à découvrir et à gouter certains mets que l’on prépare de moins en moins dans les foyers. L’un des plus anciens qui tient toujours le haut du pavé, est sans conteste «le couscous aux chardons d’Espagne», appelé chez nous «Seksou Tghediwt» qui a encore de beaux jours devant lui. Ce qui ne diminue en rien la saveur des autres préparations. Il était difficile aux membres du jury de départager les participantes au concours tant les mets étaient aussi délicieux les uns que les autres. La lauréate qui a reçu un sac et un diplôme comme récompense pour son «couscous s’tghediwt» (couscous aux chardons d’Espagne) a concouru également avec plusieurs autres plats, notamment pour la galette de glands. C’est le moment choisi pour les hôtes de Aïn El Hammam de disserter sur l’huile d’olive et les autres ingrédients qui garnissaient la nourriture de nos aïeux. La longévité et la force de nos anciens viendraient, selon nos concitoyens, de ces aliments sans produits chimiques. Sommes-nous en train de revenir à la nourriture saine de nos anciens ? On parle de plus en plus de manger «des produits bio». Dans certaines familles, particulièrement des paysans en contact avec les champs d’où ils rapportent diverses herbes, quelques plats anciens garnissent périodiquement leur table. Cependant, d’aucuns se demandent si dans les foyers qui avaient participé au concours du meilleur plat traditionnel, les membres de la famille se nourrissent de coucous d’orge et de blé, de «avazine» de «aghighach», dont la préparation demande beaucoup de temps. «Dès fois, on mange «aghroum icherwan», du couscous de son, etc. Mais ce ne sont que des caprices passagers», dira un visiteur. Nul doute qu’une fois les festivités passées, on se surprend à revenir aux frites, aux ragouts et autres jardinières. Les plats traditionnels redeviennent alors un luxe que la famille se permet à l’occasion des fêtes religieuses particulièrement.
A.O.T.
