Les oléiculteurs de la commune de Bouhamza voient leurs espoirs contrariés par une olivaison qui s’avère être en deçà des espérances. Pour de nombreux villageois, l’olivier représente la seule et unique richesse. «Aussi loin que l’on puisse remonter dans le temps, je ne me souviens pas avoir vécu une olivaison aussi chiche, aussi courte. Dans certaines localités de la circonscription, la cueillette a été bouclée sitôt avoir été entamée, tant la fructification n’est pas au rendez-vous. La sécheresse et le réchauffement du climat ont ruiné nos espoirs», témoigne un sexagénaire du village Ifigha, sur les hauteurs du chef-lieu. «L’année dernière, tout le monde s’est plaint des mauvais résultats enregistrés à l’issue de la campagne. Cette année, nous avons réussi à faire pire», ironise un exploitant du village Mahfouda, assurant avoir perdu près de 30% en volume par rapport à l’olivaison précédente. «Le déclin des récoltes engrangées est général. Même le rendement a sensiblement baissé», affirme un oléiculteur du village Tansaout. La productivité, a-t-on précisé, a plafonné à 25 litres par quintal, alors que par le passé, elle se jaugeait autour de 35 litres par quintal. Il est à rappeler que le parc oléicole de Bouhamza est peuplé exclusivement de la variété Azeradj, qui se distingue par des baies volumineuses et gorgées d’huile. La récolte de cette année, signale-t-on, est relativement épargnée par le Dacus (mouche à olive), un parasite qui se nourrit de la chaire des fruits, tirant vers le bas le rendement. Par ailleurs, des paysans font état de la persistance des méthodes traditionnelles de récolte, comme le gaulage et le stockage dans des emballages inappropriés. Cette pratique, cependant, contribue à pervertir l’oléagineux, en faisant grimper son taux d’acidité. Alors que la campagne oléicole n’est pas totalement achevée à Bouhamza, des propriétaires d’oliveraies se voient, d’ores et déjà contraints de recourir au marché pour combler le déficit et tenir, jusqu’à la prochaine olivaison. Pour l’heure, le litre d’huile, issu de la présente cuvée, apprend-t-on, est disponible à 700 DA, alors que les autres millésimes sont cédés à 600 DA.
N. M.