Dans cette région charnière de la wilaya de Béjaïa, qu’est la vallée de la Soummam, un manque d’entretien des oliviers est constaté. En effet, peu de propriétaires procèdent aux travaux d’entretien de leurs oliveraies comme jadis, ce qui n’augure rien de bon. À l’approche de la campagne oléicole, d’aucuns s’étonnent de la mauvaise fructification sans se remettre en cause. La majorité des oliveraies ne sont pas travaillées et leur sol n’est pas labouré, ce qui ne permet pas l’aération des racines des oliviers. Les branches de ces arbres oléagineux poussent dans tous les sens sans être élaguées. Il est à souligner que la taille et le greffage des oliviers sont devenus une «science» qui n’est maîtrisée que par les initiés. Les spécialistes en la matière s’accordent à dire que c’est un savoir-faire ancestral qui a été perdu. «Jadis, l’olivier avait sa considération et sa valeur dans notre société. Il était presque vénéré. L’huile qu’il produit était l’un des produits de base de la vie d’antan, laquelle était utilisée dans le troc: huile d’olive contre blé, miel ou autres produits. De nos jours, peu de personnes savent tailler un olivier. C’est tout un savoir-faire, on ne taille pas pour tailler», affirme un oléiculteur de Boudjellil qui pratique la taille et le greffage d’oliviers comme métier secondaire. Ainsi, le verger oléicole, dans la plupart des localités de la Soummam, va de mal en pis, car il n’est pas entretenu. «Avant, les gens vivaient du travail de la terre. Les oliviers étaient choyés et travaillés avec abnégation. Maintenant que le mode de vie a changé, et que les ménages vivent de leurs salaires, cette culture a été presque délaissée. Ce qui fait que nous avons perdu tout un savoir-faire ancestral dans cette filière», ajoute un autre oléiculteur.
Syphax Y.
