Investir dans la wilaya de Tizi Ouzou relève de la gageure depuis les événements dits du Printemps noir de 2001. Comment un investisseur peut-il mettre son argent dans une région où à n’importe quel moment les choses peuvent tourner au pire en un clin d’œil et sans préavis aucun ? C’est donc avec un courage qui frise la témérité que Nouredine Hadjeb a décidé d’être le concessionnaire exclusif de Fiat IVECO dans la ville des Genêts. Il faut toutefois reconnaître que la situation s’est sensiblement améliorée dans la région, ce qui permet de dire que le défi de Hadjeb méritait d’être relevé. Avant cela, il existait deux concessionnaires de la même firme sur le territoire de la wilaya, l’un à Draâ Ben Khedda et le deuxième sur la route d’Alger. Les locaux de Hadjeb-Auto se trouvent à Anar Amellal (sur la route de Bouhinoun). L’inauguration a eu lieu juste après l’obtention de l’agrément par la SARL Ival-Alger, représentant Fiat, IVECO et Mazda, le 26 janvier 2006. Comment M. Hadjeb s’est-il retrouvé dans ce domaine auquel il n’était pourtant pas prédestiné ? “Par un pur hasard”, répond-il. Il a rencontré à Alger le P-DG d’IVAL, avec lequel il a un ami commun. Au bout d’une discussion, il a réussi à gagner la confiance du grand boss. Comment a-t-il eu le courage de s’investir dans un créneau complètement nouveau pour lui ? M. Hadjeb estime le fait qu’il ait déjà réussi dans l’agroalimentaire démontre qu’il pouvait encore explorer d’autres secteurs. “Il n’y a pas de raison pour que je ne réussisse pas dans l’automobile”, dit-il, l’air confiant. Pour lui, tous les métiers peuvent être exercés ; il suffit de travailler sérieusement et on finit par en découvrir les secrets. Pour notre interlocuteur, il faudrait avoir la base nécessaire : l’instruction. “Lorsque nous avons l’instruction fondamentale, nous pouvons nous adapter à n’importe quel business”, affirme-t-il. Dans la région de Kabylie, la concurrence en matière de vente des véhicules automobiles fait rage. La compétition ne fait pas peur M. Hadjeb : “Fiat IVECO sont des marques très connues par l’utilisateur de la région. Elles sont présentes en Algérie depuis l’Indépendance. Nous proposons à nos clients une gamme très riche et très adaptée aux bourses des Algériens. Quant au fourgon IVECO, il est leader sur le marché algérien. Pour les voitures Fiat, nous proposons une excellente offre qualité-prix. Nos prix sont moindres que ceux des véhicules asiatiques. Par exemple, la Fiat Uno, toutes options, est proposée à 600 000 DA uniquement. La Fiat Panda est cédée à seulement 840 000 DA”. D’autre part, Hadjeb-Auto proposera, prochainement, des formules d’acquisition de voitures avec facilité de paiement grâce aux conventions qu’elle s’apprête à conclure avec des banques installées dans la région. “Notre atout, explique M. Hadjeb est que, nos véhicules sont disponibles sur place, c’est-à-dire que le client récupère son véhicule dès paiement. De même que les pièces de rechange sont aussi disponibles chez nous et à des prix compétitifs”. Dans les semaines qui suivront, Hadjeb-Auto lancera une centrale de maintenance dotée de moyens modernes et d’un personnel formé en Italie.
Aomar Mohellebi
Portrait du gérantM. Hadjeb Noureddine a obtenu son baccalauréat au lycée de Tizi Ouzou. Parce qu’il faisait partie des meilleurs bacheliers, il avait bénéficié d’une bourse d’études d’Etat à l’étranger. Une centaine de jeunes bacheliers avaient eu cette même distinction à l’échelle nationale. M. Hadjeb a fait une formation à Moscou et a obtenu un master en sciences de la construction. Les études à l’étranger ont duré de 1984 à 1991. De retour au bercail. Il enseigna au département d’architecture de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, pendant quelques années. En 2002, il décida de mettre un terme à sa carrière d’enseignant. Il se lance dans l’agroalimentaire. La chance lui sourit dans les affaires. Les amphithéâtres et les étudiants lui manquent beaucoup, mais c’est trop tard. Il est devenu investisseur. Il ne peut plus faire marche-arrière.
A. M.