Les sécheresses étaient fréquentes dans les villages du versant maritime de la wilaya de Tizi-Ouzou comme tous leurs semblables d’Afrique du Nord. La fontaine en pierres «Tala Bouzrou» a toujours servi les villageois de la localité de Tamyist durant les dures périodes de sécheresse qui pouvaient s’étaler jusqu’à novembre. Aujourd’hui, on pense de moins en moins à l’état de cette fontaine qui a étanché la soif de tant de villageois. Vers la deuxième moitié des années 80, la région a connu une sécheresse sans précédents. Les puis ont tous tari. Toutes les familles du village ont vu leurs sources privées à sec. Les villages voisins de Tamyist, étant dans la même situation, n’avaient trouvé comme secours que cette fontaine située au village Tamyist. Elle a tenu durant toutes ces années, en abreuvant les villageois ainsi que leurs bétails. L’importance de cette fontaine a été relégué à l’arrière plan, au retour des pluies mais aussi car les localités ont été raccordées aux réseaux d’alimentation en eau potable. Les foyers jouissent ainsi de cette commodité, même si l’eau n’est disponible que quelques jours par semaine. À partir de ce moment, la fontaine a été oubliée. Mais ce n’est pas uniquement à Tamyist. Le phénomène se généralise de jour en jour proportionnellement avec l’avancée de la couverture des communes en réseau AEP. Malgré la disponibilité de l’eau dans ces réseaux, les villageois de Tamyist à l’instar des villages de la wilaya reconnaissent le rôle important que tiennent les fontaines des villages dans la vie sociale des populations rurales, notamment en Kabylie. La fontaine est un lieu clé du village où sont concentrées des pratiques structurantes de l’identité. Ainsi, des initiatives commencent à voir le jour à travers les régions de la Kabylie, notamment à Tamyist pour restaurer ces lieux mythiques.
A. N.
