Même si les autorités sanitaires ne parlent pas d’épidémie, il n’en demeure pas moins que le nombre de personnes atteintes de grippe est très important, en ce moment, dans la région d’Aïn El Hammam.
Un simple tour au pavillon des urgences de l’hôpital d’Aïn El-Hammam renseigne sur la situation actuelle. De jour comme de nuit, les voitures arrivent en trombe et déversent leur flot de malades accompagnés de leurs proches. La minuscule salle d’attente est pleine de malades qui se serrent sur les quelques bancs placés, de part et d’autre, à coté de la porte d’accès du service. Dans la salle d’attente, les patients se bousculent et veulent passer en priorité, jugeant leur état plus critique que celui de l’autre. Les yeux larmoyants, la tête recouverte d’un châle, une vieille femme n’en finit pas de se plaindre. De l’autre côté, l’inquiétude gagne les parents d’un enfant en bas âge. «Il dépasse 40 degrés de fièvre. Il risque de convulser, et ça risque de le tuer», déclare le père de l’enfant. Par ailleurs, des quintes de toux se font entendre dehors. Il est à signaler que, dans cette atmosphère infestée de virus, une contagion est inévitable. Les accompagnateurs, aujourd’hui en bonne santé, risquent d’attraper une maladie et de revenir à leur tour, juste après la période d’incubation du microbe. À l’intérieur, plusieurs personnes sont retenues par le médecin et mises sous perfusion. On apprend que ce sont les enfants en bas âge qui sont les plus atteints. Un pharmacien affirme : «Même mon fils est malade depuis une semaine. La fièvre ne le lâche pas malgré les médicaments que nous lui administrons». Par ailleurs, un directeur d’école primaire fait remarquer que plus de la moitié de la classe du préscolaire est absente pour cause de grippe. Les changements climatiques de ces derniers temps semblent être la cause d’une épidémie de grippe qui atteint les habitants de tous âges. La propagation du virus incriminé connaît une grande activité dans toute la région. Tant que les conditions météorologiques sont favorables à sa circulation, le virus continuera d’affecter de plus en plus de personnes. Selon un pédiatre, cette maladie virale ne présenterait aucun danger pour la santé des jeunes patients. «Quelques jours de repos et un traitement pour soulager les symptômes semblent suffisants pour remettre sur pied les malades. Plusieurs personnes âgées, pourtant vaccinées, ont été également atteintes. Pour l’heure, on ne signale pas de décès pour cause de grippe». Elle ajoute : «Le virus de cette année est accompagné d’une bactérie. Le traitement à base d’antibiotiques devrait résoudre le problème de ceux dont la maladie persiste malgré le traitement habituel». Les personnes du troisième âge, les malades chroniques, adultes et enfants, ainsi que les femmes enceintes ont, pour la plupart, été vaccinés, dès le début de l’automne. Pour les autres, il est à rappeler qu’il n’est pas trop tard pour se prémunir contre ce virus. Il y a encore des doses de vaccin antigrippal dans les établissements de santé, où il est administré gratuitement. Quant à ceux qui l’achètent en pharmacie, ils doivent savoir qu’il est remboursable par la sécurité sociale. «Rien ne remplace la prévention», dit un médecin. Dans ce contexte, hormis le vaccin qui prévient la maladie, il est recommandé, entre autres gestes, de se laver fréquemment les mains avec du savon liquide, d’utiliser des mouchoirs jetables, d’éviter autant que possible les lieux publics tels les transports en commun ou encore les salles d’attente.
A.O.T.

