La tension sur le lait perdure

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La tension sur le lait pasteurisé perdure à Ouzellaguen, tant sa distribution est problématique et sa disponibilité aléatoire.

De tous les produits alimentaires à large consommation, le lait subventionné est celui qui soulève le plus d’interrogation et suscite le plus de convoitise. Distributeurs et revendeurs se retrouvent sur la même longueur d’onde, pour pointer à l’index le rationnement des quotas livrés par les unités de transformation comme étant la source du mal. «Je ne peux livrer que les quantités qu’on veuille bien me donner à l’usine. Celles-ci sont, hélas, loin de répondre à la demande», affirme un distributeur agrée. «Il faut s’astreindre à de longues heures de poireau et faire le pied de grue, pour se voir refiler un quota dérisoire», enchaine un autre distributeur. Un commerçant, installé au centre-ville d’Ighzer Amokrane, ajoute aussi: «les quotas de lait qu’on nous donne ont été sensiblement revus à la baisse, à telle enseigne que beaucoup de consommateurs n’arrivent plus à se procurer leur sachet de lait quotidien», souligne-t-il. «Les pouvoirs publics rassurent sur le maintien du volume de poudre de lait concédée aux transformateurs. Ces deniers soutiennent le contraire. Quant aux commerçants, ils subissent le mécontentement, parfois la colère du consommateur qui les soupçonne de pratiques douteuses», affirme le gérant d’une superette. Planqué en bout de chaine, le pauvre consommateur fait le dos rond et subit les effets négatifs de cette crise qui s’installe dans la durée. «Il faut guetter l’arrivée du livreur pour avoir la chance de prendre sa ration, limitée à 2 sachets par personne. Ce calvaire, c’est notre pain quotidien, un eternel recommencement», déplore un citadin. «Nous en avons assez d’attendre un hypothétique sachet de lait. Parfois, on a beau faire le tour de toutes les épiceries de la ville», déclare un autre citoyen du quartier Aghalad. Usé par une quête effrénée et souvent infructueuse, le consommateur n’en est pas moins désabusé par la persistance de certaines pratiques dont se rendent coupables certains revendeurs indélicats. «Ce n’est un secret pour personne, des commerçants n’hésitent pas à faire dans le favoritisme et à pratiquer la vente concomitante, en imposant l’achat du lait de vache. D’autres commerçants décrètent avec désinvolture que le lait pasteurisé est réservé pour leurs seuls clients, comme si un pacte occulte était scellé entre les deux parties», affirme un autre habitant de la ville.

N. Maouche

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