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Pas de pain dans les cantines !

«Nous sommes étonnés d’apprendre que nos enfants mangent leur repas sans pain», confie un parent d’élève de l’école primaire Chérifi dans le versant ouest du chef-lieu communal. Selon la même personne, le fournisseur avait refusé de livrer le pain faute de paiement pour l’exercice de l’année dernière. Il est à souligner que le transfert de la gestion des cantines primaires aux collectivités locales continue d’être décrié par les chefs d’établissements. «Ce n’est pas une réelle solution. L’installation des exécutifs communaux qui a tardé ou qui tarde encore ne permet pas aux maires d’agir vite. Alors que nous attendions que la tutelle nous donne les prérogatives de gérer le budget de fonctionnement comme nos collègues des collèges et des lycées, voilà qu’elle charge de cette mission le ministère de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement territorial. Ainsi, ce sont les APC qui prennent en charge ce volet. Cela nous met dans des situations auxquelles nous ne pourrons pas faire face», répond un directeur d’une école primaire. «Si cette situation venait à s’éterniser, nous interdirons même à nos enfants de manger les repas servis», souligne notre premier interlocuteur. De leur côté, les élus à l’APC se démènent pour trouver une solution à cet épineux problème. «Nous avons un problème avec le contrôleur financier de Draâ El-Mizan, il rejette les factures sous prétexte que le prix de la baguette devrait être facturé à 8,50. Or, les boulangers la facturent à un autre tarif aux fournisseurs. Vont-ils travailler à la perte ?», dixit un élu. Et de poursuivre : «Le maire est allé voir le chef de daïra afin de trouver la solution pour que ces milliers d’enfants ne soient pas pénalisés». De leur côté, les parents se demandent si vraiment les repas étaient déjà consistants pour qu’ils soient pris sans pain. «Le pain est indispensable pour garantir un bon équilibre. De plus, les repas servis ne sont pas assez consistants. Parfois, on leur sert même des repas froids. Il faudrait que les écoles primaires deviennent autonomes comme les établissements du moyen et du secondaire», estime un membre de l’association de parents d’élèves. Pour le deuxième jour de la semaine, les écoliers d’Ait Yahia Moussa ont mangé leur repas sans pain.

A. O.

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