L’espace naturel agressé

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La forêt de Boumahni est en proie à des agressions multiples à cause des défrichements opérés par les riverains, ce qui a entrainé la destruction de l'état boisé de cet espace protégé.

Cet acte volontaire de s’approprier des centaines d’hectares du domaine forestier n’est pas sans conséquences sur l’environnement. S’étendant sur une superficie de plus de 10 km&sup2,; la forêt de Boumahni constituée de maquis et de grande étendue boisée en Chêne-liège et en pins, se réduit de plus en plus. Ni les mises en demeure, ni les actions en justice entreprises par les services des forêts de la circonscription et du district concerné n’ont pu arrêter la saignée. Les constructions illicites qui ne cessent de proliférer à proximité de l’espace villageois, avec des exemples qui se comptent par centaines, ont ajouté leur lot d’atteintes à ce qui constituait une réserve naturel de la région avec une faune et une flore riches et variées. Les décharges sauvages constatées sur les accès traversant cette forêt, notamment l’axe reliant le chef-lieu de la commune d’Ain Zaouïa et Boumahni. De ce côté là la décharge sauvage est devenue source de pollution et un lieu de regroupement des chiens errants et des sangliers attirés par les déchets ménagers. Le plus préoccupant demeure, si rien n’est fait dans un avenir proche, l’avancée du béton à la lisière de la forêt. Pour la commune de Ain Zaouia, l’intégration d’une partie de cette forêt dans les réserves foncières de la commune dans le cadre du nouveau plan d’urbanisme, ne servira à rien du moment que les terrains intégrés ont été squattés. Les constructions illicites prennent le dessus sur le couvert végétal en l’absence des services censés préserver ce qui relève du domaine privé de l’Etat. Cette anarchie qui dure depuis des années doit cesser afin de préserver ce qui reste de la forêt en proie aussi à des incendies, constituant ainsi une porte ouverte pour le défrichement. D’aucuns estiment que les brigades forestières et les services de l’État devraient intervenir plus souvent pour mieux protéger les espaces communs. Même les comités de villages et les mouvements associatifs de Boumahni et de la commune de Ain Zaouïa sont appelés à veiller à la sauvegarde et la protection de la forêt, classée parmi les massifs forestiers les plus importants de la wilaya de Tizi-Ouzou.

Merzouk Haddadi

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