L’établissement hospitalier Mustapha Pacha a vibré, hier matin, au rythme des slogans scandés par des milliers de médecins résidents qui se sont contentés, cette fois-ci, d’un sit-in à l’intérieur de l’hôpital.
Les assurances du ministre de la Santé n’ont nullement convaincu les médecins résidents de renoncer à leur mouvement de protestations. Ainsi, le secteur de la Santé se porte mal, voire très mal. Le collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA) ne veut pas abdiquer jusqu’à ce qu’il y ait une prise en charge réelle et effective de la plate-forme de revendications datant de plusieurs années. Venus de plusieurs wilayas du pays, ces manifestants ont, ensuite, marché pendant plus d’une heure à l’intérieur de cet établissement hospitalier, scandant des slogans, comme «Il y en a marre de la Hogra», «Service civil, médecine de guerre», «Service militaire, résidents insoumis» et «Jusqu’au bout, jusqu’au bout, résidents toujours debout». Les médecins ont brandi des banderoles, rappelant leurs revendications, notamment la possibilité de bénéficier de la dispense du service militaire au même titre que les autres jeunes Algériens. Après avoir sillonné les artères de cet établissement hospitalier, les médecins résidents se sont rassemblés en face du portail principal hermétiquement quadrillé par les forces de l’ordre. Sans surprise aucune, un impressionnant dispositif policier était déployé autours de l’hôpital pour empêcher ces protestataires de sortir dans la rue. Le représentant des médecins résidents a expliqué : «Nous avons décidé de nous rassembler à l’intérieur de l’hôpital, afin d’éviter l’affrontement avec les forces de l’ordre». Ce dernier a une nouvelle fois réitéré la détermination des médecins résidents à poursuivre leur mouvement de grève, jusqu’à l’aboutissement de leurs revendications. Pour rappel, les médecins résidents exigent «l’amélioration de leurs conditions de travail et la garantie de la sécurité». Ils réclament également «l’amélioration des œuvres sociales, l’amendement de la nouvelle loi portant conditions d’ouverture de laboratoires d’analyses pour les médecins biologistes, ainsi que l’accompagnement des praticiens des spécialités rares, à l’instar de l’autopsie et l’histologie, menacés de chômage après 12 ans d’études».
L. O. Challal

