Plus de deux mois après les élections locales, la commune d’Adekar, dans la wilaya de Béjaïa, est toujours sans exécutif communal. Détenant une majorité absolue avec 9 élus sur les 15 que compte cette APC, l’opposition, incarnée par le FFS, le MEN et le Taj, s’est liguée contre le P/APC d’obédience RCD. Dans une lettre adressée au wali, dont nous détenons une copie, lesdits élus demandent «l’application de la loi». «Nous, représentants du FFS, du MEN et du Tahalouf –Taj, en présence de l’ensemble de nos élus au nombre de 9, nous sommes réunis en session extraordinaire, afin de débattre de la situation préoccupante de blocage que vit notre commune, blocage provoqué par le P/APC. Nous sollicitons votre intervention auprès du maire d’Adekar, afin qu’il mette fin à cette situation catastrophique et qu’il respecte des lois de la République», lit-on dans le courrier. Les rédacteurs disent «dénoncer la fuite en avant du maire RCD». Ils écrivent encore : «Nous sommes des partis politiques agréés par l’Etat, acteurs des dernières élections locales du 23 novembre 2017. Nous les trois soussignés sommes les trois têtes-de-listes de nos partis respectifs. Conformément à la règlementation en vigueur, monsieur le chef de daïra d’Adekar a convoqué l’ensemble des élus (15) pour l’installation de l’exécutif communal et du P/APC, en date du 6 décembre 2017, à 10h, à la salle des délibérations de la mairie. Aujourd’hui, nous sommes le 18 janvier 2018, et 43 jours après l’installation du maire, celui-ci ne nous a toujours pas convoqués pour l’installation de l’exécutif. Pourtant, l’article 70 du code communal est très clair : le président de l’assemblée communale doit soumettre la liste des élus qu’il aura choisis pour occuper les fonctions de vice-présidents, pour approbation, au plus tard dans les 15 jours suivant son installation. De ce fait, nous tenons le P/APC, M. Belaid Samir (RCD), comme premier responsable de violation de la réglementation en vigueur, de dysfonctionnement de l’assemblée et de blocage causé volontairement. Nous, 9 élu(e)s, qui constituons une majorité absolue, avons le devoir d’assumer la responsabilité confiée par les citoyens. C’est pourquoi, nous réitérons notre appel à votre bienveillance et en votre qualité de premier responsable de la wilaya, d’intervenir en urgence afin de mettre fin à ces dépassements graves commis contre la population d’Adekar en violant la loi républicaine ». Concluant leur missive, les élus du FFS, du MEN et du TAJ, en des termes à peine voilés, se disent prêts à «recourir à la rue» pour débloquer la situation de leur commune : «Nous agissons avec calme, sérénité et surtout responsabilité, c’est pourquoi notre démarche est institutionnelle et règlementaire par nos doléances auprès des autorités hiérarchiques de notre wilaya, sinon, nous sommes des élus du peuple et c’est à ce dernier que nous allons faire appel, pour débloquer cette situation défavorable à son développement, à son émancipation et à son épanouissement».
Rachid Z.