Une hyène rayée a été aperçue depuis plusieurs semaines en périphérie du chef-lieu de la commune de Saharidj.
Il s’agit d’une femelle adulte d’envergure assez imposante accompagnée de deux petits qui rôodent quotidiennement au crépuscule au lieu-dit Tayda à proximité du premier quartier du village Aggache. Selon les témoignages de certains habitants, la bête, nullement effarouchée par la présence humaine, se contente de s’écarter de quelques dizaines de mètres devant les passants. Elle fouine avec ses petits dans les nombreux dépotoirs à la recherche de nourriture sans démontrer le moindre signe d’agressivité, ne serait-ce son aspect effrayant avec des poils hérissées le long de son échine et son lugubre ricanement qu’elle lance de temps en temps pour appeler ses petits. Ce sont ses cries qui font penser que les hyènes sont des animaux dangereux, alors qu’en réalité elles sont inoffensives sauf dans les rares cas de rage ou d’extrême famine. Un autre fait aussi impressionnant est le fait que leurs yeux dégagent une intense lueur en accrochant la moindre lumière, deux fuseaux lumineux qui en rajoutent à la frayeur de ceux qui les rencontre sur leur passage. Les personnes qui ont pu approcher la bête ont remarqué que celle-ci a une réaction instinctive et maternelle. Elle a tendance à se rapprocher rapidement de ses petits en lâchant son ricanement et montrant ses canines à titre d’avertissement avant de faire demi-tour et s’éloigner tranquillement en entraînant derrière elle sa progéniture. Une éventuelle agression à cause de la faim ne risque pas de se produire avec tout les restes de nourriture qu’elle découvre en fouinant dans les nombreux dépotoirs, cela en plus d’innombrables meutes de chiens errants qui écument les lieux, ajouté aux hordes de sangliers qui peuplent les environs, du gibier à la portée de ce mammifère qui est leur principal prédateur avec le chacal. Il convient de souligner que malgré toutes les légendes qui entoure l’hyène depuis la nuit des temps, aucun cas précis d’une agression sur un être humain n’a été rapporté dans les récits des anciennes générations, sinon celle d’amputer à cet animal le fait de s’attaquer aux chiens. On raconte aussi qu’elle s’attaque aux ânes dont elle brise l’échine d’un seul coup de sa puissante mâchoire ; d’où l’ancienne malédiction que jettent les agriculteurs à leurs bourricots capricieux « que l’hyène te brise l’échine ». Il y a tout à gagner à démystifier le cas de cet inoffensif carnassier d’une inestimable utilité à l’environnement. Car il est l’un des régulateurs qui maintiennent l’équilibre écologique à côté du chacal. Rappelons que pas moins de quatre (4) hyènes ont été tuées sans aucune raison en divers endroits au niveau du territoire de la daïra de M’Chedallah depuis ces deux dernières années. L’un de ces animaux a été écrasé par un chauffard en 2016 au niveau de la forêt d’Achaivou, en bordure de la RN30 dans la commune de Saharidj. Deux autres hyènes ont été retrouvées mortes en début de la même année, la première par empoisonnement en périphérie est de Raffour en bordure d’Assif Iwakuren et la seconde tuée par balles dans la localité d’Ath Vouali, commune d’Ath Mansour. Signalons aussi qu’une autre hyène a été écrasée par un poids lourd dans la région de Semmache commune d’El Adjiba en bordure du CW98. Il est temps que les organismes étatiques directement concernés par la sauvegarde de l’espèce animale tels que ceux des forêts, du PND et de l’agriculture s’impliquent pour protéger ce mammifère dont l’espèce est en voie d’extinction.
O. S.

