Emouvant hommage à Cherif Kheddam

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Un grandiose hommage a été rendu à l’un des monuments de la chanson kabyle, Cherif Kheddam, dans l’après-midi de samedi dernier, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.

Plusieurs personnalités étaient présentes, à l’instar du maire de Tizi-Ouzou Ouahab Aït Menguellet et des artistes tels Rabah Ouferhat et Taleb Tahar, entre autres. La grande salle était pleine à craquer. Le public, en grande partie des familles, est venu des quatre coins de la wilaya, et même d’ailleurs, pour assister à l’hommage. Avant le coup d’envoi des festivités, la directrice de la culture, Mme Nabila Gouméziane, a déclaré : «Nous commémorons le 6èmeanniversaire de la mort de Dda Cherif Kheddam. Hier, nous étions au village Boumessaoud où nous nous sommes recueillis à sa mémoire et avons déposé une gerbe de fleurs sur sa tombe, en présence d’une foule nombreuse dont beaucoup d’artistes». Samedi donc, ce fut un grand gala, organisé par la direction de la culture en collaboration avec l’association Cherif Kheddam. Les organisateurs ont cette année invité de jeunes chanteuses et chanteurs, notamment des lauréats de l’émission «Elhan wa chabab» et des différents festivals. «Avec ces jeunes artistes, nous avons voulu rappeler le message de Dda Chérif qui a toujours encouragé la relève», dira Mme Goumeziane. Pour commencer l’hommage, un court documentaire réalisé par France 24 a été projeté à l’assistance. Il retrace la vie et le parcours artistique du défunt chanteur. Puis, les chanteurs se sont succédé sur scène. En ouverture, c’est la chorale de l’association Chérif Kheddam qui a interprété des chansons de l’artiste défunt, provoquant les applaudissements nourris du public. Ensuite, Ghilas Terki en duo avec Rezqi Wali ont chanté «Achal D Abrid» et «Tirga W Fennan», puis Newfel en duo avec Sonia interprétèrent «Bgayet Telha», reprise en chœur par les spectateurs. Les titres se succédèrent, «Lukan D Ttughal Temzi», «Ayemma aghzizen a yemma» chantée par Amel Zen de Tipaza… Il y eut ensuite une pose durant laquelle des cadeaux ont été remis à la famille de Chérif Kheddam. Après, on reprit le tour de chant, avec plusieurs duos formés pour l’occasion, interprétant successivement «D array», «ttarugh deg gmeslayen», «Yeca ttur s iggi lehsan» et «Nadia»… Une des jeunes chanteuses, prénommée Yasmina, confiera : «Je suis la plus jeune des chanteurs invités (19 ans) et c’est un grand honneur pour moi de me retrouver ici. Participer à cet hommage est une fierté pour moi. Dda Cherif Kheddam est un model pour nous tous». Pour clôturer le gala-hommage, Sonia en duo avec Rezqi Wali interprétèrent «Tilawin» puis «Mennagh akem s3ugh d Igar», suivis de Rezki Wali qui chanta «D azziyri illigh», puis l’ensemble des chanteurs interprétèrent en chœur «Ttghinnigh tamurt iw».

M. A. Tadjer

Ouahab Aït Menguellet, P/APC de Tizi-Ouzou

«Il avait l’art dans l’âme»

«J’ai connu Chérif Kheddam en 1967. C’était un homme merveilleux, désintéressé. Il avait l’art dans l’âme. Il a révolutionné la musique algérienne, notamment la musique et la chanson kabyles. C’était le digne héritier de Mohamed Iguerbouchène. Il nous a quittés, mais il a fait des disciples. Tous ces jeunes qui font du bon travail, c’est la relève !»

Ali Méziane et Taleb Tahar, chanteurs

«Sa musique est éternelle»

«La Kabylie doit être fière d’avoir enfanté d’hommes de cette trempe : Slimane Azem, Chérif Kheddam, Matoub… Les nouvelles générations doivent s’en inspirer. Nous sommes là aujourd’hui pour honorer sa mémoire, nous ne l’oublierons jamais. Sa musique est éternelle, elle bercera d’innombrables générations encore».

Rabah Ouferhat, chanteur et SG du syndicat des artistes

«Il a laissé une œuvre universelle»

«Je me devais d’être là. J’ai grandi avec la musique, les textes et la voix Dda Chérif Kheddam, ses mélodies m’envoutaient et me transportaient. C’était un artiste généreux, il encourageait la relève. Il a hissé la chanson algérienne au sommet. Il fut un model pour toute une génération de chanteurs : Athmani, Aït Meslayen, Aït Menguellet, Chouik Hamid, Dali Omar, Habi Mouloud entre autres. Il a laissé une œuvre universelle jouée par de grands orchestres symphoniques : Kiev, Varsovie. C’est une fierté pour l’Algérie».

Propos recueillis par M. A. T.

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