Charlatanisme en plein air

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Ils sont de plus en plus nombreux ces auto-proclamés toubibs qui détiennent s’il vous plaît – les panacées agissant sur toutes les maladies, et qui viennent au marché bi-hebdomadaire de Souk El Tenine (Maâtkas), profiter de la crédulité et du désespoir des pauvres citoyens malades. En effet, tous les lundis et jeudis, ils arrivent tôt la matinée en installant leurs petites baraques de fortune et tous leurs sortilèges pour assourdir tout le marché avec des hauts parleurs fonctionnant avec de très forts décibels. Ils invitent ainsi – figurez-vous les hypertendus cardiaques, les asthmatiques, les diabétiques, les patients souffrant de migraines, d’ulcère — à venir découvrir leurs produits miraculeux guérissant tous les maux. Tout le monde n’est pas incrédule, malheureusement. De nombreux citoyens sont tombés dans le piège de l’arnaque, voire de l’escroquerie de ces charlatans qui usurpent la qualité de guérisseurs. En toute impunité, ils profitent de la conjoncture actuelle, caractérisée par la situation de non-Etat. L’absence de services de sécurité dans la région favorise également ces nouvelles supercheries que l’on croyait révolues à jamais. “Ce charlatanisme en plein air a de beaux jours encore devant lui si les pouvoirs publics n’interviennent pas !”, a dit un pharmacien à ce propos. En fait, les potions les solutés et autres ingrédients alchimiques que proposent ces supposés guérisseurs, se vendent paradoxalement plus chers que les meilleurs antibiotiques qu’on puisse trouver en pharmacie. “Quelque part, c’est bien fait pour ceux qui se laissent prendre”, a ajouté un citoyen du chef-lieu de Souk El Tenine, en leur imputant toute la responsabilité. “Si les citoyens boycottent leurs sortilèges, ils reviendront plus jamais chez nous” a-t-il conclu en substance. Ainsi, de marché en marché, de village à un autre, ces usurpateurs faisant fonction de guérisseurs sévissent en toute impunité. Aujourd’hui, seule une prise de conscience des citoyens pourrait mettre fin à l’arnaque de ces marchands pas trop honnêtes. A bon entendeur…

Idir Lounès

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