Dans une déclaration qu’il nous a fait parvenir, le député du RND de Tizi-Ouzou, Tayeb Mokadem, a réagi aux propos tenus par la présidente du Parti de l’Equité et de la Proclamation (PEP) sur Tamazight. Dans un langage empreint de pédagogie et de retenue, le député de Tizi-Ouzou appelle Naïma Salhi à modérer son langage et à se recycler en histoire et sociologie de son pays. Très diplomatiques, les propos de M. Mokadem contrastent vivement avec ceux de cette femme qui n’est pas à sa première sortie qui ne reflète en rien les principes qui doivent fonder un parti politique. Naïma Salhi s’attaquait, en effet, violemment, non seulement à une grande partie d’Algériens amazighophones, mais à tous les Algériens, car appartenant tous à la civilisation amazighe plusieurs fois millénaire. Sans mesurer les conséquences néfastes de ses propos sur l’unité nationale payée du sang d’un million et demi de ses enfants, elle s’est violemment attaquée à la langue amazighe, la qualifiant de «rien du tout», osant faire le parallèle, en opposant dangereusement deux langues algériennes, parlées par les Algériens, l’arabe et tamazight, en clamant que l’une est parlée par des milliards de locuteurs alors que l’autre «ne véhicule rien ni sciences ni savoir». Rasant au plus bas, elle affirmait, sans honte, avoir interdit à sa fille de prononcer un mot de Tamazight. Plus dangereux encore, la présidente du PEP distingue les Kabyles des autres Algériens pour les cibler particulièrement de ses propos haineux. Le député rappelle que ces propos peuvent être d’une extrême dangerosité pour l’unité nationale, bien que, ajoute-t-il, le but recherché est la célébrité. Pour lui, Naïma Salhi agit en contradiction avec les lois du pays et son statut de présidente d’un parti politique et de son statut d’élue à l’APN. Deux statuts qu’elle vient de fouler au pied par des propos haineux, causés, selon lui, par l’indigence intellectuelle de l’oratrice et son ignorance de l’histoire de son pays. Il rappelle par ailleurs à Naïma Salhi, que depuis l’indépendance du pays, même les statistiques n’ont pas relevé la différence des langues parlées par les Algériens.
Akli N.
