Le côté bas de la ville en danger

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Une déformation de plus en plus accentuée de la route longeant la ville peut, si elle persiste, mettre en danger les constructions et leurs locataires. A l’entrée ouest de la ville, comme à sa sortie est, des traces d’affaissement sont visibles sur la chaussée. Celle-ci laisse apparaître une fissure la divisant en deux dans le sens de la longueur, ne laissant planer ainsi aucun doute sur l’origine des dégâts. Le phénomène, apparu il y a peu de temps, ne semble ni contrarier ni inquiéter personne. Dans certains bâtiments où nous avons pu avoir accès, nous avons remarqué, dans les cloisons, des lézardes si larges qu’elles laissent passer la lumière du jour. Renseignements pris, le problème viendrait de la consistance des terrains situés sur le bas côté de la route. Ceux-ci, constitués de remblais pour la plupart, ne supporteraient pas le poids de toutes ces constructions étatiques ou privées, dépassant les dix étages. A la sortie ouest, une dalle en béton armé s’est brisée et les murs de briques, craquelés, sont rafistolés par les propriétaires des lieux. Les logements du centre-ville, dont le sol a été pourtant sondé avant leur construction, présentent aussi des fentes en divers endroits. Le problème ne date pas d’aujourd’hui. Les anciens se souviennent que le phénomène s’est déjà produit vers la fin des années 60. Tout le versant sud de Michelet avait alors subi un glissement dû, paraît-il, à l’érosion engendrée par l’oued situé en contrebas. Les autorités d’alors ont été contraintes de procéder à la démolition de toutes les constructions qui menaçaient de s’effondrer, ce qui ressemblait alors à une catastrophe avait même inspiré un chanteur de la région, lequel a chanté “alatif yeroui michli, yebsa ahoudou si tnasfa”. La construction du marché couvert, entamé auparavant, avait été arrêtée et sa carcasse demeure, à ce jour, un casse-tête pour les autorités. Ne pouvant la terminer, ils ne peuvent non plus, la détruire. Une situation identique ne devrait pas se reproduire en 2006. Des mesures de confortement ou autres devraient être envisagées pour éviter l’irréparable. Nous n’osons imaginer les conséquences qu’engendrerait l’écroulement d’un bâtiment. Des études de terrain auraient été confiées à un laboratoire qui n’a pas encore remis les résultats aux services concernés.

Nacer Benzekri

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