La neige qui a recouvert les montagnes de Aït Yahia Moussa en ce début de semaine a surpris les habitants. Si certains se sont préparés à cet événement, d’autres ont été pris au dépourvu et ont vite pris d’assaut les points de vente de bonbonnes de gaz. «J’ai fait plusieurs kilomètres pour trouver une bonbonne de gaz. En vain. Il a fallu louer une camionnette pour aller à la station Naftal de Draâ El-Mizan. Fort heureusement, au moment de notre arrivée, le camion-livreur était arrivé. Il y avait du monde mais nous avons pu quand même nous approvisionner», dira un habitant d’Ath Attella, un village situé à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de daïra de Draâ El-Mizan. D’ailleurs, par manque de moyens de chauffage, la plupart des élèves n’ont pas rejoint les salles de cours. «La neige ne nous a pas bloqués. Mais, nous avons ressenti quand même quelques désagréments. Il fait très froid et nous n’avons que le bois mort pour se chauffer. Heureusement, j’avais stocké une quantité de bois au début de l’hiver; sinon, je ne saurais comment faire», dira un habitant de Tafoughalt. Il faut signaler que dans cette commune, jusqu’à présent, aucun village ni encore moins le chef-lieu communal ne sont alimentés en gaz naturel. «Dans notre village, il y avait au début des années 80 pas moins de cinq dépôts de gaz butane, aujourd’hui, il n’en reste plus aucun. Il y a certains commerçants qui vendent encore ces bonbonnes parfois jusqu’à 300 dinars. Nous craignons d’autres chutes de neige. C’est pourquoi tout le monde se démène pour s’en approvisionner», ajoutera-t-on. Concernant le projet de gaz naturel qui devrait alimenter toute ces communes à partir d’El Mers dans la commune de Tizi-Gheniff, il est à l’arrêt depuis près de trois ans. «On ne sait ce qu’attendent les responsables locaux pour agir. Dans les villages, pratiquement, toutes les opérations sont achevées mais la ligne dite de transport sur une distance de 17 kilomètres ainsi que les postes de détente sont à l’arrêt parce que le marché avait été résilié à l’entreprise. Mais, depuis, rien n’a été fait. C’est pourquoi nous subissons aujourd’hui les désagréments du manque de cette commodité. Pourtant, nous entendons au quotidien que des zones plus reculées que la nôtre bénéficient de cette énergie. À quand alors la reprise des travaux?» s’interrogera un habitant d’Iâllalen. Même si la région n’a pas été bloquée par la neige, il n’en demeure pas moins que les 23 mille habitants de cette municipalité attendent le relancement du projet. «Nous avons trop attendu. Il est temps peut-être de passer à l’action. Peu avant les dernières élections, c’était tout le monde qui parlait de cette commodité. L’on se demande réellement si les élus locaux consentent des efforts pour débloquer cette situation qui n’a que trop duré, parce que nous sommes peut-être la dernière commune où le gaz naturel n’est pas encore arrivé même au chef-lieu», s’inquiétera un résident du chef-lieu.
Amar Ouramdane
