Manifestation d’enseignants contre l’insécurité

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Répondant à l’appel de la section locale du CNES (Conseil national de l’enseignement supérieur), des enseignants de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira ont observé, dans la matinée d’hier, un rassemblement de protestation devant le siège du rectorat.

En plus des revendications socioprofessionnelles communes avec les syndicats autonomes, les enseignants protestataires ont dénoncé un problème d’insécurité. Selon eux, ce problème «perdure depuis des années et la situation ne cesse de se dégrader dans les deux campus de l’université et dans les résidences universitaires». Dans une déclaration communiquée à la presse, la section locale du CNES souligne «la dégradation» des conditions de travail des enseignants, mais surtout «la multiplication des actes de violences et d’agressions contre les enseignants et les étudiants, à l’intérieur même de l’enceinte universitaire». Le CNES dénonce également «l’absence totale de réaction» de la part de l’administration, face à cette inquiétante montée des actes de violence : «Dès le début de l’année universitaire, l’assemblée générale du CNES a alerté les responsables de l’université sur la dégradation, sans précédent, du climat sécuritaire au sein des facultés et attiré l’attention des responsables sur la nécessité de prendre les mesures urgentes et nécessaires pour éviter les scénarios que l’année dernière. Une année au cours de laquelle, plusieurs de nos collègues ont été victimes d’agressions physiques et morales. Malheureusement, rien n’a été fait pour nous rassurer et faire rétablir la sécurité au sein des campus», lit-on dans la déclaration du CNES. Les rédacteurs affirment par ailleurs que la grave agression dont a été victime un étudiant des sciences sociales, la semaine dernière, «est la conséquence directe d’une fuite des décideurs de l’université devant leurs responsabilités». Ils ajoutent : «L’agression dont a été victime un étudiant au sein de notre université est un fait gravissime dans l’histoire des universités algériennes. L’étudiant a échappé de peu à la mort et à nécessité plusieurs interventions chirurgicales dans plusieurs hôpitaux. Il se trouve toujours dans un état critique». M. Youcef Outafat, président de la section locale du CNES, a expliqué : «Le syndicat a eu recours à cette action, pour dénoncer en premier lieu l’insécurité, à laquelle est confrontée la famille universitaire de Bouira. Le deuxième objectif était d’exprimer notre solidarité et adhésion aux revendications de l’intersyndicale autonome». Le responsable syndical précisera que le problème d’insécurité au sein de cette université ne date pas de cette année : «Nous avons organisé une marche de protestation, le 23 janvier 2017, pour dénoncer la violence qui sévit au sein de notre université. Nous avons demandé le respect des franchises universitaires. Malheureusement rien n’a été concrétisé sur le terrain. La politique de fuite en avant des responsables n’a fait qu’aggraver la situation. Nous enregistrons une moyenne de deux agressions par mois contre les enseignants. Et la semaine dernière, la sauvage agression dont a été victime un étudiant, commise par un extra-universitaire, à l’intérieur de l’enceinte universitaire, doit alarmer les plus hautes autorités», a-t-il déclaré, avant de réitérer l’appel du CNES : «Nous réclamons des solutions rapides, efficaces et réelles à nos doléances et à ce problème en particulier, en plus de l’ouverture d’un débat et d’un dialogue large et sérieux, au sein de l’université, qui réunira toutes la valeurs sûres et toutes les forces vives de cette université. Nous appelons à réunir les représentants des étudiants, des enseignants, des fonctionnaires et des travailleurs, pour éliminer ce mal qui ronge notre université et qui influe négativement sur le bon déroulement de la pédagogie au sein de ses facultés», a-t-il conclu. A noter que les représentants des syndicats autonomes des travailleurs et des fonctionnaires de l’université ont rejoint, hier matin, l’action de protestation du CNES. Pour rappel, le nouveau Recteur de cette université a été officiellement installé, mardi dernier, suite à la démission de l’ancien Recteur. Le nouveau premier responsable de l’université aura visiblement beaucoup de pain sur la planche, pour résoudre, notamment, cet épineux problème d’insécurité, dont souffre la famille universitaire de Bouira.

Oussama Khitouche

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