Que devient l’UMA ?

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S. Ait Hamouda

On peut se poser des questions sur ce qu’est devenue l’UMA ? En s’interrogeant, on n’arrive pas à comprendre ce qui cloche dans ce manège. Il y a cinq pays : l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Maurétanie et enfin la Libye, qui, vu sa situation, on ne peut dire si elle est ou pas membre de l’Union du Maghreb Arabe. Le Maroc inondant le pays de drogue douce ou dure, la Tunisie n’a pas ce genre de soucis encore en tête, occupée qu’elle est de sa démocratie, de la menace islamiste, et beaucoup de tenants et aboutissants liés au pouvoir. L’Algérie, pour sa part, bien qu’elle accorde beaucoup d’intérêt à l’organisation nord-africaine, semble mettre un peu trop d’eau dans son thé. Et la Maurétanie est, pour l’heure, trop préoccupée par les effets du changement de ses couleurs et monnaie nationales. Donc, pas le temps d’accorder plus de temps que nécessaire au Maghreb des peuples. Donc, chacun reste chez soi et mesure le Maghreb à l’aune de sa realpolitik. En d’autres termes, un seul Maghreb et plusieurs interprétations. Chacun porte en lui un sous-continent avec ses avantages et ses inconvénients. Les avantages sont évalués par chaque pays selon ses intérêts propres. Le Conseil des chefs d’État ne s’est plus réuni depuis 1994 et l’UMA reste prisonnière des différends entre chacun des pays. Ce sont là depuis la création de cette institution maghrébine en février 1989, des tergiversations, des hésitations et des farces-attrapes. En attendant, dans ce conglomérat de pays frères, demeure un point nodal sans lequel l’UMA n’aura qu’une existence symbolique, c’est le devenir du Sahara occidental. Autrement dit, tant que ce dernier n’est pas reconnu comme tel par, en premier le Maroc, il n’y aura jamais d’unions entre les pays de la région. Et pourtant, elle est plus que nécessaire l’UMA, plus qu’utile, tant sur le plan géostratégique, qu’économique. Cependant, allez faire comprendre à bien des souverains maghrébins cette donne importante à l’heure des regroupements durablement utiles pour tous.

S. A. H.

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