Le village de Toughza, sis à 5 km du chef-lieu de Chorfa, est connu pour sa vocation agropastorale. Plusieurs filières agricoles y sont exercées telle l’oléiculture, l’élevage des cheptels ruminants (bovins, ovins, caprins), l’aviculture, l’arboriculture, les maraîchages et d’un degré moindre la céréaliculture. Toutes ces filières connaissent des fortunes diverses avec des hauts et des bas, et des productions bon an, mal an. Néanmoins, ces derniers temps, il a été constaté un net recul du travail de la terre en dépit de la bonne volonté de certains acteurs locaux activant dans les différentes filières de l’agriculture. Les propriétaires terriens ou les petits paysans de la localité ne travaillent plus la terre comme avant. Le village de Toughza était un exemple de la réussite du secteur agricole il y a quelques décennies de cela, en ce sens qu’il fournissait les meilleurs fruits et légumes de la région aux marchés hebdomadaires, comme ceux des villes de M’Chedallah et Tazmalt. Irrigués à l’eau douce des puits, les produits agricoles étaient d’une qualité irréprochable, comme ce fut le cas pour la grenade locale labellisée avant l’heure de part sa qualité hautement gustative. Toutefois, cette période faste qu’a connue la localité n’est qu’un lointain souvenir à présent, car le travail de la terre a reculé énormément dans ces contrées aux mille et un jardin autrefois. Comme constaté récemment dans ce village, des dizaines d’hectares de terres arables sont laissées en jachère, en proie aux mauvaises herbes et aux branchages enchevêtrés et non élagués des arbres fruitiers comme les oliviers, les néfliers, les abricotiers, les pruniers et bien d’autres. «En effet, les travaux champêtres dans notre village ont tendance à reculer, car les glèbes ne sont pas travaillées comme avant. Et c’est parce que les propriétaires des terres sont soit trop vieux pour le faire ou étant salariés, donc n’étant pas disponibles. Résultat des courses: des terres laissées incultes sans labourage. Celles-ci ne sont plus retournées pour leur permettre une aération salutaire et par là même permettre aux eaux des pluies de pénétrer profondément sous le sol et irriguer les arbres, tels que les oliviers. Faut-il, dans ce contexte, incriminer les tarifs exorbitants de la prestation agricoles comme le labour qui coûte 1 000 DA l’heure ? Et paradoxalement, à chaque campagne d’olivaison les propriétaires des oliveraies s’étonnent des récoltes mièvres, ne sachant pas que cela est dû au délaissement qui frappe leurs glèbes», constate un paysan de la localité. En tout cas, les fameux potagers et autres jardins pourvus en maraîchages et fruits ne sont plus visibles dans ces contrées, hormis quelques rares jardins familiaux où poussent des fèves, des petits-pois, des oignons et autres légumes de l’agriculture vivrière.
Y. Samir