Un expert français à l’écoute des apiculteurs

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La chambre d’Agriculture de Bouira a reçu, mardi dernier, l’expert international M. Jean Claude Moes, pour qu’il partage ses connaissances et son savoir avec les apiculteurs de la wilaya .

Pour M. Akkouche Abdelmalek, secrétaire général de la chambre d’Agriculture, cette journée intervient dans le cadre des activités de la chambre de l’Agriculture qui a pour mission : la vulgarisation. «Comme la wilaya de Bouira dispose de potentiels dans la production de miel, nous avons saisi l’opportunité de recevoir M. Jean Claude Moes, titulaire d’un troisième cycle en gestion de l’université Louis Pasteur de Strasbourg, fondateur d’une ferme apicole à Neuhof et apiculteur professionnel à Strasbourg. Il est également président du groupement sanitaire du Bas Rhin, vice-président de la Fédération des apiculteurs du Bas Rhin et président fondateur de la Société Apicole de Strasbourg (SAPISTRA). M. Jean Claude Moes est aussi formateur apicole à l’université populaire de Strasbourg, dégustateur de miel, membre du jury APIMONDIA et consultant de projets. Cet expert s’est rendu à maintes reprises dans d’autres wilayas, mais c’est la première fois qu’il effectue une visite à Bouira. Nous avons égayé l’environnement de la chambre d’Agriculture, en invitant des agriculteurs, et plus spécialement des apiculteurs pour qu’ils exposent leurs produits», indique M. Akkouche. Selon Yahiaoui Yasmina, ingénieure d’État en agronomie et cadre auprès de la chambre d’Agriculture, le point de situation de l’année 2017 fait état de 122 000 ruches pleines, de la production de 20 212 essaims et d’une production de miel avoisinant 550 000 kg de miel, à travers le territoire de la wilaya de Bouira dans laquelle ont été recensés 1 204 apiculteurs enregistrés au niveau des registres de la chambre de l’Agriculture. «Les agriculteurs, en général, exercent dans différentes filières. Au niveau de nos services, on octroie des codes concernant l’activité principale qu’ils exercent. Il existe des gens faisant de l’arboriculture et, accessoirement, il pratique l’apiculture, comme quelqu’un qui fait de l’élevage en montagne, sa principale activité, et dispose de quelques ruches. D’ailleurs, l’apiculture en zone de montagne constitue un revenu d’appoint. Le miel est victime de sa réputation, et même lorsque certains apiculteurs essayent de vendre leurs produits à moindre coût, des soupçons s’installent immédiatement et on dénigre la qualité du miel proposé à la vente», déplore M. Akkouche. Ainsi, la visite de l’expert français a commencé, mardi dernier, par une conférence au niveau de la salle de la chambre de l’Agriculture devant un parterre d’apiculteurs de la wilaya. M. Jean Claude Moes s’est, ensuite, déplacé pour des visites sur le terrain, en commençant par la région d’El-Esnam auprès des ruches de M. Anache Belkacem, apiculteur de son état. Ce dernier a expliqué comment il procédait à l’entretien des ruches qui n’ont pas pu être ouvertes, à cause de la pluie qui sévissait ce jour là. L’apiculteur a montré la cire qu’il utilisait, ainsi que les différents produits. Deux heures de débat s’en sont ensuivies ; l’expert prodiguait des conseils. Par la suite, c’est dans la localité de Sidi-Ziane que M. Moes s’est rendu pour visiter l’exploitation de Mamou Dahbia, une apicultrice qui propose du miel de qualité supérieure. La coopérative apicole d’Aïn Laloui a été ensuite visitée. L’expert français découvrira les ateliers de fabrication des ruches, l’atelier de cire ainsi que la boutique dans laquelle les produits sont vendus. Il fera plusieurs remarques sur les articles importés en relation avec l’apiculture, en déconseillant l’utilisation de certains produits sanitaires. Comme c’est le cas pour le traitement du varroa et des bandes utilisées depuis des années en Algérie. Cependant, «un problème de résistance s’est crée. De cette utilisation intensive, le virus est devenu plus résistant et le produit n’est plus efficace», alertera M. Moes. Au cours de cette sortie, sur les différents ruchers, les apiculteurs ont montré un fort engouement, et ce, pour récolter un maximum d’informations.

Hafidh Bessaoudi

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