Alors que la réglementation prévoit la dissolution et l’organisation d’élections partielles dans le cas d’un dysfonctionnement, la situation est toujours confuse dans les communes touchées par le blocage. Elles sont au nombre de huit dans la wilaya de Béjaïa auxquelles il faut ajouter celle de Boudjellil où le scrutin n’est pas allé à son terme suite aux actes de saccage qui ont eu lieu. Parmi ces APC bloquées, celle d’Aokas connait une véritable guerre de communiqués entre les antagonistes. Hier, ce sont 8 élus de l’opposition et l’édile communal qui ont rendu publiques, simultanément, deux déclarations à travers lesquelles ils s’accusent mutuellement d’être à l’origine de ce blocage. Le maire affirme de son côté qu’il a proposé, à tous les élus, 3 vice-présidences, deux présidences de commissions et deux délégations, en gardant 1 vice-présidence et 1 commission pour les deux élus de sa liste. Mais du côté des opposants, c’est un autre son de cloche qu’on entend. Dans leur déclaration, signée par les élus FFS, RND et alliance TAJ, ils reprochent au maire d’avoir convoqué une session, dans la précipitation, «pour faire avaliser certains points relatifs à la gestion des finances sans nulle référence à une proposition d’installation de l’exécutif communal et des commissions, alors que le travail proposé dans l’ordre du jour de mercredi est censé avoir été préparé par les dites commissions». Et la population est ainsi prise à témoin par les rédacteurs des deux déclarations, chaque camp voulant mettre en avant ses bonnes intentions. Contacté pour donner plus de précisions, Djamel Hamadi, de l’alliance TAJ, sera catégorique : «Depuis la première tentative avortée de l’installation de l’exécutif, le maire ne nous a fait aucune proposition comme il le laisse entendre dans sa déclaration. Au contraire, nous sommes allés, quelques jours plus tard, moi et l’élu tête de liste du FFS dans son bureau pour lui faire une proposition d’un exécutif auquel participeront des élus des cinq listes y compris lui qui représente la liste du RCD. Mais il n’a donné aucune suite. Aujourd’hui, il nous invite à assister à une réunion pour approuver des points dont nous ne sommes même pas informés. Il nous prend pour qui ? Nous avons tous des situations assez aisées pour ne pas courir derrière le salaire de l’APC, mais nous refusons de le laisser gérer seul avec son acolyte qu’il veut imposer comme adjoint». Soulignons que ces élus de l’opposition ont affiché, à côté de leur déclaration, la liste des membres devant constituer l’exécutif communal, les délégués et les présidents de commissions, qui sont issus de leurs trois listes, d’une liste indépendante et, bien entendu, du maire issu de la liste du RCD. Il est utile de rappeler que l’assemblée d’Aokas compte quinze sièges répartis entre le RCD (3), le FFS (3), l’alliance TAJ (3), le RND et deux listes indépendants qui ont 2 sièges chacune. Que compte faire l’administration face à ces municipalités bloquées ? Va-t-elle appliquer le décret qui prévoit la dissolution et des élections partielles ou va-telle attendre le nouveau code communal qui donnera la latitude au maire d’installer l’exécutif à sa guise ? Les prochains jours nous le diront, peut-être.
A Gana.
