«Mohamed Iguerbouchène : un compositeur algérien de musique de films de renommée mondiale» était l’intitulé d’une conférence animée par Dr Ounoughène Mouloud, docteur en médecine, neurochirurgien, pianiste et compositeur, au troisième jour du Festival du film amazigh. Le conférencier a livré au public le fruit de ses recherches sur le personnage, menées dans plusieurs pays, dont l’Autriche et la France. Mohamed Iguerbouchène, dira-t-il, «possédait un véritable don de composition et de création instantanée… Dès qu’on lui déroulait la bobine d’un film, il en saisissait instantanément l’architecture, le rythme des séquences, les temps forts… Les scénarios le nourrissaient», dira Dr Ounoughène. Le conférencier poursuivra : «Iguerbouchène mettait en papier sa pensée musicale qu’il puisait dans la dramaturgie cinématographique pour illustrer musicalement les séquences d’un film». Revenant sur le parcours du compositeur qui commença au début des années 30, le médecin musicologue rapportera : «Iguerbouchène a été engagé par la firme Ciné Sono Internationale pour écrire l’adaptation musicale du film ‘’La lionne’’. Pour la circonstance, il composa un chant de chamelier et une musique de danse. Il signera avec le même réalisateur la musique de ‘’Mektoub’’. Les productions se poursuivront en 1933, où il s’illustra dans «Au cœur de la Casbah». Iguerbouchène marquera de son empreinte le monde de la composition cinématographique, après notamment son travail pour le film «Pépé le Moko», dont il a réalisé, en collaboration avec Vincent Scotto, la bande d’annonce et la musique de tout le film dont le rôle principal est joué par Jean Gabin. Ce travail était le détonateur de la carrière de Mohand Iguerbouchène». Le conférencier expliquera : «La bande de son du film débutait par au muezzin, où on retrouve aussi des montées de Ghaita… En 1948, il signe la musique de Cesarée». Dr Ounouguène évoquera ensuite, dans le détail et séquentiellement, les œuvres du compositeur mondial Iguerbochène qui a été, rappellera-t-il, découvert par le comte écossais Fraser Ross. «Ce dernier, séduit par son potentiel, l’a aidé à se former. Il a fini par atterrir à Manchester, lui l’enfant du village Aït Ouchène, à Aghribs. Il entra au Royal Northern College of Music en 1922. Grâce à ses nouvelles relations à Londres, Mohand Iguerbouchène intégra la Royal Academy of Music où le professeur Livingston l’aida à se perfectionner».
K. H.
