Godot de la grève viendra-t-il ?

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S. Ait Hamouda

Viendra-t-il le sacré Godot de Beckett ou non ? Il se peut qu’il vienne chevauchant un éclair ou un météore, qu’il s’insinuera dans le secret de nos songes et sans dire un mot, il nous toisera de haut en bas pour nous évaluer, nous soupeser puis disparaîtra. Voilà pour la part de l’imagination la plus débridée. Suit la réalité crue sous le firmament hivernale où somnole un chien errant et galeux. Incontestablement nous l’attendions de pied ferme pour nous annoncer la laideur dans sa beauté intense et la laideur dans ses disproportions cardinales. Mais quand venir n’est pas pris au mot, c’est périr qui survient. Tantôt il ne surgit que pour nous effrayer et tantôt il disparait quand les peurs nous tordent les tripes. C’est ce que nous appelons les fièvres qui s’emparent de nos écoles lorsqu’ils se taisent. Que les syndicats hurlent à l’injustice et que la tutelle leur rende la pareille, dans un langage de sourds, que faut-il comprendre ? Qui a raison et qui a tort ? L’un espère que l’embellie soit, et l’autre que le nuage enfle davantage afin qu’une tornade embarque tout sur son passage. Mais à quoi une tornade peut elle être utile dans le cas qui nous concerne ? A rien, sauf à inonder tout, le sacré et le profane, et il ne restera plus qu’à nous prendre la tête entre les mains et à crier notre désespoir à qui veut bien nous entendre gémir. Car la mansuétude devant l’islamisme coûtera la liberté aux Algériens si la liberté vaux quelque chose chez eux. À moins que les choses d’ici bas ne les intéressent que sur le plan de l’au-delà. Et pour bien vivre, il nous faut comprendre l’autre sans se départir de la voie tracée par la loi. Les textes qui régissent la vie de tous les jours. Les bons et les mauvais jours. Qu’ils retournent enseigner et règlent leurs différents par le dialogue serein, sinon ils menacent des millions d’élèves dans leur présent et avenir. Toutefois, c’est ce qui fait ressembler cette grève avec l’arrivée de Godot…

S. A. H.

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