Il a été constaté, ces derniers temps, des hardes de sangliers qui pénètrent dans les champs des agriculteurs de la région de Maâtkas. Les paysans ont fait le constat amer de voir leurs cultures régulièrement ravagées par des compagnies de sangliers, à travers plusieurs villages des communes de Maâtkas et de Souk El Ténine. Si autrefois ces bêtes sauvages se contentaient uniquement de chercher leur alimentation en zone boisée et dans les forêts, depuis quelques années, elles arrivent à même les jardins dans les villages et hameaux de la localité. Des témoignages parvenus des villages de Tala Meda, Ighil-Aouène, Iferhaten, Takblit, Ait-Izid, font état de plusieurs descentes nocturnes de troupes de sangliers tout près de ces villages où ils ont détruit des dizaines de potagers des villageois. «J’ai planté un sac de 50 kilogrammes de pomme de terre que ces bêtes ont déterré pour les manger en l’espace de quelques minutes», dira avec une certaine colère un paysan de Tala Meda, avant que son voisin témoigne de la même mésaventure : «Pis, ils ont même déterré des fèves et endommagé de jeunes oliviers que j’ai planté récemment». C’est dire que les ravages sont multiples, particulièrement depuis la pénurie de munitions dont se plaignent les chasseurs. Des battues sont organisées régulièrement, mais les propriétaires de fusils de chasse se plaignent de la cherté des cartouches de calibre 12 et 16 dont les prix oscillent entre 300 et 400 pour une unité sur le marché noir, dit-on. Car il n’y a tout bonnement pas d’armureries comme autrefois. Celles-ci ont été toutes fermées, durant la décennie noire. Qu’à cela ne tienne, certains jeunes dans d’autres villages ont trouvé des astuces en piégeant ces animaux dans de sortes de souricières (avec du câble à vélo), et cela commence à faire des émules un peu partout. Voilà une alternative à la chasse avec armes à feu. Cependant, la colère des cultivateurs n’est pas près de s’estomper avec cette prolifération de sangliers où quelques fois, on en rencontre un peu partout de ces laies avec des dizaines de marcassins en files indiennes non loin des villages et hameaux de la région.
Amayas Idir
