Quand le maire se place 2e sur la liste des bénéficiaires !

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Dans la commune de Souk Oufella, la chasse aux privilèges est lancée. Commune rurale et déshéritée, cette municipalité, haut perchée, vit des subsides que lui octroient les pouvoirs publics. Et toute aide de nature à améliorer les conditions de vie des citoyens est la bienvenue. C’est ainsi que la municipalité a dernièrement bénéficié de 30 aides à l’habitat rural. Néanmoins, les heureux bénéficiaires de ces aides n’auraient pas été choisis avec impartialité. Pire encore, selon un élu FLN, le maire de cette commune figurerait parmi les 30 bénéficiaires. «La commune a bénéficié de 30 aides à l’habitat rural que la population attendait avec impatience (…) Malheureusement, la liste des bénéficiaires a été confectionnée et envoyée dans une absence totale de transparence, chose que nous avions contestée. (…) Monsieur le président refuse d’afficher cette liste, un refus qu’il consigne dans un courrier qui nous est adressé (…) Après renseignements et à la surprise générale, il s’avère que monsieur le maire est le deuxième sur cette liste et c’était la seule raison qui l’empêchait de l’afficher», écrit Nabil Tareb, élu FLN à l’APC de Souk Oufella, dans un courrier transmis, dernièrement, au wali de Béjaïa. Dans son réquisitoire, cet élu de l’ex-parti unique reproche au maire FFS «sa gestion opaque et anarchique du parc automobile et une consommation exagérée de carburant en raison de l’utilisation abusive des véhicules». Plus explicite, Nabil Tareb informe le wali de Béjaïa, Mohamed Hattab, que «des élus et des fonctionnaires utilisent les véhicules de service à des fins personnelles, les week-ends compris (…)», qualifiant ces agissements «de petits arrangements entre collègues». Le P/APC de Souk Oufella, selon toujours cet élu, aurait engagé une consultation pour les assurances, les fournitures et l’entretien du matériel, en violation du code des marchés publics. «La commune a contracté une assurance en-deçà de ce qui est demandé dans le cahier des charges», explique-t-il. Plus loin, l’élu FLN évoque «une réparation d’un engin qui ne souffre d’aucune panne, nécessitant seulement une révision (juste un refroidisseur d’huile pour 1 000 000, 00 Da au lieu de 20 000,00 Da», dénonçant au passage le mélange des genres au niveau de l’administration communale. «L’administration est gérée commune une société familiale. Dès le lendemain de son installation, monsieur le maire a décidé d’arrêter la pointeuse que la commune a acquise nouvellement, ceci pour permettre aux privilégiés de se présenter et de s’absenter quand ils le veulent. Les légalisations de papiers de vente ne sont plus assurées les samedis, les guichets des permis, cartes grises, passeports et CNI ferment à 15 h, conformément aux notes de service du premier magistrat de la commune», dénonce-t-il, tout en appelant le wali de Béjaïa à intervenir pour «mettre un terme à ces dérives». Il est à signaler que le FFS a obtenu lors du double scrutin du 23 novembre dernier une majorité relative de 6 sièges sur les 13 que compte la commune. Le FLN a eu, lui aussi, 6 sièges et le RND 1 seul. C’est en s’alliant avec le RND que le maire FFS a pu installer son exécutif.

D. S.

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